☄️ Carte Les Hébreux Au Temps Des Premières Invasions

580309M L'écriture sur la muraille | VGR. 57-0420 La mise au tombeau | VGR. 57-0818 Les mémoriaux de Dieu ont fait leurs preuves | VGR. 57-0419 La perfection | VGR. Téléchargement des sermons dans un seul fichier. Trier par date de l’ajout. Supprimer les traductions en double. Date. Nom. Voici les mois de l'année juive, calés sur le cycle lunaire. Ils étaient initialiement repérés par leur numéro uniquement. C'est vers l'epoque de l'exil babylonien que des noms leur ont été attribués. Nom Hébreu Jours Nissan ניסן 30 Iyar אייר 29 Sivan סיון 30 Tamouz תמוז 29 Av אב 30 Eloul אלול 29 Tishri תשרי 30 Heshvan חשון variable 29/30 Kislev כסלו variable 29/30 Tevet טבת 29 Shvat שבט 30 Adar année embolismique seulement אדר 30 Adar 2, ou vé-adar l'année simple, ce mois est appelé Adar ואדר 29 L'année simple, dans ses 12 mois, ne comprend qu'un Adar. Il s'agit de celui de 29 jours. Dans l'année embolismique, le 13ème mois est inséré juste après Shvat. Il est appelé Adar également ; pour le distinguer de l'autre, le suivant est qualifié de Adar 2, ou vé-Adar. Les mois de Heshvan et Kislev sont de longueur variable. Ils peuvent être de 29 ou 30 jours, selon les règles de report. Le début de chaque mois est une solennité, le Rosh Hhodesh. A quoi correspond le mois de Ziv, mentionné dans I-Rois, VI1 [62] ? Il ne s'agit pas d'un mois juif, au sens strict. Dans Rosh Hashana 11a, une discussion oppose Rabbi Eliézer et Rabbi Yehoshoua au sujet du mois au cours duquel furent nés les Avot Patriarches Abraham et Yaaqov, ce qui eut pour effet d'apporter une lumière nouvelle sur le monde en hébreu Zohar, Ziv en araméen. Selon Rabbi Yehoshoua, ils naquirent au mois de Nissan ; il considère donc que le mois suivant, Iyar, deuxième mois de l'année à compter de la Sortie d'Egypte, est celui du Ziv, l'Éclat, du fait qu'il fut le premier mois de cette nouvelle ère de Lumière suite à l'arrivée au monde des Avot. Dans son commentaire sur cette Guemara, Rashi explique qu'il était commun, à l'époque des Rois, de se référer également au cycle solaire et à ses quatre saisons. Le premier mois de la saison du printemps était appelé Ziv, en raison de la luminosité, or l'année où se déroulèrent les événements de ce verset, l'équinoxe de printemps eut lieu au cours du mois de Iyar. Le verset donne donc une double situation temporelle, dans le cycle solaire ainsi que dans le calendrier juif.
LEgypte au temps de Moïse: L'invasion des étrangers nomades : Keftiou, Hébreux, Philistins, etc. - L'Exode - Le retour en scène des pharaons égyptiens 190 by
La formation du peuple juif 1La déclaration d’indépendance de l’Etat d’Israël, publiée le 15 mai 1948, commence ainsi Eretz-Israël est le lieu où naquit le peuple Juif. C’est là que se forma son caractère spirituel, religieux et national. C’est là qu’il réalisa son indépendance et créa une culture d’une portée à la fois nationale et universelle. C’est là qu’il écrivit la Bible et en fit don au monde... » 2On peut toujours contester le droit de l’actuel Etat d’Israël à invoquer le passé juif de la Palestine pour fonder sa légitimité. En revanche les faits mentionnés dans les quelques phrases citées ci-dessus sont avérés. C’est bien en Palestine qu’est né le peuple Juif et que s’est formé le judaïsme au cours du premier millénaire avant 3Pour connaître la formation du peuple Juif, la Bible reste une source majeure, en particulier les cinq premiers livres de ce qu’on appelle ordinairement l’Ancien Testament et qui correspondent à ce que les Juifs désignent sous le nom de Torah. 4Mais l’interprétation de ces textes pose aux historiens bien des problèmes. 1 Cf. Paul Garelli et André Lemaire, Le Proche-Orient asiatique », tome 2, Nouvelle Clio, p. 61. La tradition biblique, écrivent Paul Garelli et André Lemaire, essentiellement mise par écrit à partir de l’époque de David, comporte de nombreux récits évoquant des traditions anciennes sous la forme d’histoires patriarcales, mais même si elles ont pu se développer à partir d’un certain noyau historique, leur caractère légendaire, et parfois tardif, les rend difficile à exploiter pour l’historien. La recherche historique sur cette période n’aboutit qu’à des hypothèses de travail qui auront d’autant plus de vraisemblance que les traditions bibliques seront confrontées aux données de l’archéologie... »1. 5Les Juifs se veulent les descendants d’un ancêtre unique Abraham et de ses héritiers directs Isaac et Jacob ils forment à eux trois le groupe des Patriarches. Les douze fils de Jacob ont donné ensuite naissance aux douze tribus qui composent le peuple hébreu. 6Le récit biblique fait ensuite état de l’établissement des tribus d’Israël en Egypte où elles finissent par être réduites en esclavage. Et c’est le peuple d’Israël déjà fortement constitué qui, par la suite, sort d’Egypte sous la conduite de Moïse et, après avoir reçu la loi divine dans le désert du Sinaï, part à la conquête de la Palestine. 7Cette vision biblique de l’histoire des Hébreux est bien résumée dans un passage du livre du Deutéronome 26, 5-9 Mon père était un Araméen errant qui descendit en Egypte, et c’est en petit nombre qu’il vint s’y réfugier, avant d’y devenir une nation grande, puissante et nombreuse. Les Egyptiens nous maltraitèrent... et nous imposèrent une dure servitude. Nous avons fait appel à Yahvé le Dieu de nos pères. Yahvé entendit notre voix, il vit notre misère... et notre état d’oppression, et Yahvé nous fit sortir d’Egypte à main forte... par une grande terreur, des signes et des prodiges. IL nous a conduits ici et nous a donné ce pays ». 8A l’évidence, ce récit traditionnel ne saurait être considéré comme un récit historique, bien qu’une partie des faits rapportés puissent s’intégrer dans l’histoire générale du Proche-Orient, telle que nous la connaissons par les sources profanes. 9Ainsi les déplacements effectués par les Patriarches bibliques s’apparentent à ceux des populations nomades ou semi-nomades du Croissant fertile. Un des traits les plus constants de cette région est la présence aux franges des terres qu’occupent les sédentaires de populations aux genres de vie variés agriculteurs itinérants, groupes mi-agriculteurs mi-éleveurs, éleveurs nomades. Le récit biblique, sur ce point, est tout à fait vraisemblable. 10En revanche, l’existence historique des Patriarches bibliques ne peut être prouvée, ce qui ne veut pas dire qu’ils n’ont pas existé. C’est en effet une tradition orale très forte porteuse du souvenir des ancêtres du peuple d’Israël qui a été consignée bien plus tard dans le texte biblique. Quant à situer ces patriarches dans le temps, l’exercice est aléatoire. La confrontation du texte biblique avec les données archéologiques a longtemps conduit à les situer au début du 2e millénaire avant vers 1800 ?. Mais cette datation reste hypothétique. 11Mais pour les trois religions monothéistes, Abraham est l’homme avec lequel Dieu a fait alliance. Et les tombes supposées des trois Patriarches et de leurs épouses sont toujours vénérées aujourd’hui dans la ville d’Hébron. Autre temps fort du récit biblique la sortie d’Egypte. 12L’établissement des Hébreux en Egypte peut être mis en relation avec les migrations attestées de populations asiatiques en direction du delta du Nil, qui fut un temps sous leur domination XVIIIe-XVIe siècles avant 13Après la restauration de l’indépendance égyptienne, des groupes de populations asiatiques continuèrent à résider dans ce pays. C’est parmi eux que les dirigeants de l’Egypte recrutaient la main-d’œuvre nécessaire pour l’édification des importantes constructions décidées par les Pharaons de cette époque. Cette main-d’œuvre asiatique était peu considérée et c’est peut-être un durcissement des conditions qui leur étaient imposées qui conduisit certains d’entre eux à s’enfuir d’Egypte vers l’Est en direction de Canaan milieu du XIIIe siècle avant Cette datation est la plus généralement admise. Elle résulte des indications fournies par la principale source archéologique la stèle du pharaon égyptien Mineptah. successeur de Ramsès II. Cette stèle célèbre les victoires remportées par le pharaon sur une série de peuples, dont l’un est dénommé Israël. Ainsi se trouve attestée la présence d’une population israélite, sans doute établie en Cisjordanie centrale, dès la fin du XIIIe siècle avant vers 1210. 14Cette sortie d’Egypte d’un groupe sans doute peu nombreux de populations sémitiques, événement mineur passé inaperçu à l’époque, se trouve évoquée sous la forme d’une véritable épopée dans le livre biblique de l’Exode. 15La tradition biblique incorpore des faits qui se sont passés réellement, mais elle nous donne des origines du peuple juif une vision que l’on peut qualifier de mythique. 16En réalité la formation du peuple hébreu résulte probablement d’un processus plus complexe. La plupart des commentateurs s’accordent pour penser que le peuple hébreu, historiquement repérable au 1er millénaire avant en Palestine, est issu en fait de l’association de groupes différents mais ayant sans doute une origine araméenne commune. Des éléments venus de l’extérieur d’Egypte se seraient mêlés à des populations demeurées en Terre de Canaan. 17On trouverait l’écho de cette association dans un récit du Livre de Josué chapitre 24 qui évoque la grande assemblée de Sichem où les Hébreux renouvellent leur Alliance avec Dieu et l’étendent à des groupes qui n’ont pas connu les événement du désert du Sinaï. C’est donc sur une base religieuse que s’effectue l’unification nominale des clans Israélites. 18La tradition biblique présente les groupes Israélites organisés en douze tribus, pourvue chacune d’un territoire bien délimité Livre de Josué, chapitres 13 à 19. En réalité une telle organisation semble beaucoup plus tardive, contemporaine de l’époque de David et de Salomon. Auparavant l’organisation des groupes Israélites parait encore floue et fluctuante. 19Ajoutons que le peuple hébreu en voie de formation n’est pas le seul occupant de la Terre de Canaan. D’autres peuples y résident également. Au premier chapitre du Livre des Juges, il est expliqué clairement que les tribus d’Israël ont soumis les Cananéens à la corvée, mais sans les déposséder de leurs terres. 20Les rapports entre les Hébreux et les autres peuples qui vivent à leurs côtés sont faits d’affrontements répétés mais aussi d’échanges et d’alliances comme la Bible le reconnaît Et les Israélites habitèrent au milieu des Cananéens, des Hittites, des Amorrites... et des Jébuséens ; ils épousèrent leurs filles, il donnèrent leurs propres fils à leurs filles et ils servirent leurs dieux ».Livre des Juges 3, 5-6 21Vers l’an 1000 avant environ, une grande partie de la Palestine se trouve aux mains des tribus qui composent le peuple d’Israël. C’est au sein de ce groupe de tribus encore mal unifiées que s’enracine une tradition religieuse originale, dont l’inspiration est attribuée à Moïse, mais dont la constitution est historiquement difficile à établir. 22Contrairement aux divinités cananéennes qui symbolisent les forces de la nature, notamment celles de la fécondité, la tradition religieuse israélite se fonde sur la croyance en un Dieu personnel et transcendant qui se révèle en faisant alliance avec un peuple qui est devenu son peuple et auquel il a donné sa loi Je suis Yahvé, ton Dieu, qui t’a fait sortir du pays d’Egypte, de la maison de n’auras pas d’autres dieux devant ne feras aucune image sculptée de rien qui ressemble à ce qui est dans les cieux là-haut ou sur la terre ici-bas... Tu ne te prosterneras pas devant ces dieux, ni les serviras. Car moi, Yahvé, ton Dieu, je suis un Dieu jaloux... ».Deutéronome 5, 6-9 23Cette conception originale et rigoureuse ne s’est sûrement pas imposée facilement. Le peuple hébreu n’est pas devenu d’un coup monothéiste. Tout donne à penser à commencer par le texte biblique que le culte rendu à Yahvé, le Dieu d’Israël, n’a pas fait disparaître la dévotion aux divinités cananéennes. 24Le judaïsme est en fait le produit d’un long travail d’élaboration et de réflexion qui s’effectue durant le premier millénaire avant et qui trouve sa traduction dans la Bible dont la rédaction s’étend sur plusieurs siècles. 25L’Ancien Testament raconte notamment le long combat mené par les prophètes pour détourner les Israélites du culte des idoles et les maintenir dans la fidélité à Yahvé cf. le récit haut en couleurs de la confrontation entre le prophète Elie et les prêtres de Baal au 1er livre des Rois, chapitre 18. 26En définitive c’est bien la religion qui donne peu à peu sa véritable identité au peuple juif, qui se définit comme un peuple élu de Dieu, occupant une place à part dans l’ensemble des nations. Et c’est la fidélité à ses croyances, aux préceptes et aux rites qui en découlent qui va permettre à ce peuple juif de préserver son existence tout au long d’une histoire tourmentée. De la royauté de David à l’exil 27Revenons maintenant à l’histoire des tribus d’Israël. 28Une évolution importante se produit au cours du Xe siècle avant Les tribus, qui formaient jusqu’alors une confédération aux liens très lâches, acceptent, non sans peine, de se placer sous une autorité commune et l’établissement d’institutions monarchiques. 29La raison généralement avancée pour expliquer cette évolution est que les tribus Israélites ont dû alors affronter un adversaire beaucoup plus redoutable que les petits royaumes cananéens, à savoir le peuple des Philistins qui, venant de la mer, s’était établi sur la côte de la Palestine et, fort de la supériorité que lui conféraient ses armes en fer, avait conquis des territoires aux dépens des Israélites. 30La menace que représentaient les Philistins n’est conjurée qu’au prix de difficiles combats, mais favorise la naissance d’un royaume israélite unifié, qui atteint très vite son apogée, sous l’impulsion de deux souverains. La tradition juive n’a cessé, par la suite, de célébrer leur mémoire, mais il n’est pas aisé de dater leur règne avec précision. 31La dignité royale est d’abord conférée à Saül qui s’était fait remarquer par ses qualités militaires. La majeure partie de son règne est consacrée à lutter contre les Philistins. Il finit par être vaincu et tué par eux et sa famille ne parvient pas à se maintenir au pouvoir. Malgré la brièveté de cette première dynastie, son histoire marque une évolution importante en faisant passer Israël d’une confédération assez lâche à une royauté unifiée et militaire. 32La royauté passe ensuite à la Maison de David. Placé à la tête des tribus du Sud dès la mort de Saül, il est ensuite reconnu comme roi par l’ensemble des tribus d’Israël Tous les anciens d’Israël vinrent... auprès du roi à Hébron, le roi David conclut un pacte avec eux... eux... en présence de Yahvé, et ils oignirent David comme roi sur Israël ».2e livre de Samuel 5-3 33David, qui aurait régné de. 1005-1000 à 970-965 avant est principalement un souverain guerrier qui achève d’unifier politiquement la Palestine en réduisant systématiquement les enclaves cananéennes encore indépendantes. L’épisode le plus célèbre est la prise de Jérusalem dont David fait la capitale politique et religieuse de son royaume. 34Il entreprend ensuite de soumettre les peuples voisins de la Palestine, vivant à l’Est du Jourdain, et d’imposer son autorité aux principautés araméennes situées au Nord-Est de son royaume. A sa mort, ce royaume s’étendait, dit-on, du Sinaï au cours de l’Euphrate. Cela ne veut pas dire que l’ensemble de ce territoire était placé sous la domination directe du roi d’Israël. Une partie était formée de principautés vassales. 35A David, succède son fils Salomon 970-965 - 930-925 avant qui travaille à consolider son royaume en organisant le gouvernement et l’administration des provinces. Il est surtout celui qui édifie à Jérusalem un Temple qui achève de faire de la ville le centre spirituel de l’ensemble du peuple d’Israël. Le Temple abrite l’Arche d’Alliance qui symbolise l’alliance conclue par Yahvé avec son peuple. C’est le sanctuaire où sont offerts les sacrifices et célébrées les diverses cérémonies du culte. 36Le royaume d’Israël apparaît donc comme un des principaux Etats syropalestiniens du Xe siècle avant La formation d’un tel Etat dans cette région n’a été possible que grâce à un contexte international favorable. 37Au cours du deuxième millénaire avant toute cette région de Syrie-Palestine avait été l’enjeu de rivalités opposant les principales puissances du Proche-Orient le royaume d’Egypte au Sud, l’empire Hittite au Nord-Ouest, les Etats mésopotamiens à l’Est. 38Des guerres interminables avaient notamment opposé le royaume d’Egypte qui avait réussi à étendre son contrôle sur l’ensemble de la région côtière du Croissant fertile y compris donc la Palestine et l’Empire Hittite qui cherchait à s’étendre vers le Sud en Syrie. Royaume de David et Salomon 39L’équilibre qui avait fini par s’établir entre ces deux puissances au cours du XIIIe siècle avant est rompu par une vague d’invasions qui vient bouleverser tout l’échiquier politique du Proche-Orient et entraîne soit la disparition Empire Hittite, soit l’affaiblissement Egypte. Mésopotamie, des principaux empires. Et c’est à la faveur de cet affaiblissement, en particulier de celui de l’Egypte, que de petits Etats peuvent s’affirmer, dont le royaume de David et Salomon. Mais cette situation n’est que transitoire. 40L’existence d’un royaume d’Israël unifié ne dure pas plus de 3/4 de siècle. L’unité du royaume ne survit pas à Salomon. Dès sa mort, des troubles éclatent. Une partie des tribus supporte mal la centralisation imposée par le souverain disparu et la charge fiscale qui en est résultée. 41L’Etat israélite se scinde en deux royaumes au Nord, celui d’Israël au sens étroit du terme dont la capitale est établie à Samarie ; au Sud, celui de Juda qui conserve Jérusalem comme capitale. 42L’affaiblissement des Israélites permet aux principautés vassales assujetties de retrouver leur pleine indépendance. 43Les deux royaumes Israélites sont des constructions fragiles. Ils connaissent une histoire intérieure troublée et surtout sont exposés à des menaces extérieures qui finissent par avoir raison de leur existence. 44La connaissance de l’histoire de ces deux royaumes reste très tributaire de la Bible 1er et 2e livres des Rois, mais le récit biblique doit être confronté aux autres sources disponibles. Les auteurs bibliques ont en effet des préoccupations plus religieuses qu’historiques, ce qui influe directement sur la façon de juger l’activité des rois d’Israël et de Juda. La Bible oppose volontiers les souverains pieux qui font ce qui est agréable à Yahvé », à l’imitation de David tels les rois de Juda Ezechias ou Josias, auteurs de réformes religieuses, aux souverains impies qui se détournent de Yahvé pour élever des autels aux autres Dieux principalement les rois d’Israël. 45Un récit plus strictement historique conduit à des appréciations différentes. Certains des rois vilipendés dans le texte biblique apparaissent éventuellement comme des souverains avisés tel Achab en Israël dont le règne correspond à des périodes de paix et de prospérité, tandis que certains rois réputés pieux mènent des politiques imprudentes qui valent à leurs Etats guerre et dévastation. 46Des deux royaumes Israélites, le plus riche et le plus puissant est le royaume d’Israël. Mais il est affecté d’une instabilité politique chronique. Les luttes dynastiques y sont aussi fréquentes que sanglantes. Conspirations, révoltes, assassinats ponctuent la brève histoire du royaume. Sur dix neuf rois en 2 siècles, dix périssent de mort violente. En revanche, le royaume de Juda jouit d’une réelle stabilité avec la succession régulière des souverains de la Maison de David. 47Après avoir passé les premières décennies de leur existence séparée à s’affronter, les deux royaumes opèrent à partir du IXe siècle avant un rapprochement plus ou moins durable qui renforce leur position respective à l’égard de leurs voisins. 48Israël et Juda sont fréquemment en guerre contre les principautés araméennes voisines, assujetties au temps de David et de Salomon et qui ont retrouvé leur indépendance au moment de la rupture de l’unité du royaume hébreu. Tantôt Israël et Juda parviennent à étendre leur sujétion sur leurs voisins, tantôt ils doivent au contraire composer avec eux, voire leur verser un tribut. Israël et Juda Source Nous partons pour la Terre Sainte - J. Perrier, PUF, p. 16. 49Mais surtout les royaumes Israélites doivent faire face au danger que représente la reconstitution de puissants Etats dans les régions majeures du Proche-Orient vallée du Nil et Mésopotamie. L’Egypte intervient de nouveau militairement en Palestine. Mais la menace principale vient désormais de la Mésopotamie. 50La puissance montante à partir du IXe siècle avant est l’Assyrie. Les souverains assyriens, après s’être rendus maîtres de l’ensemble de la Mésopotamie entament une expansion vers l’Ouest et soumettent à leur tutelle les royaumes de la région de Syrie-Palestine. 51Dès le milieu du IXe siècle avant le royaume d’Israël doit payer tribut. Un de ses rois, ayant commis l’imprudence de s’allier à l’Egypte contre son suzerain, les Assyriens s’emparent de Samarie en 721 avant Le royaume est détruit. Une partie de la population est déportée et remplacée par des colons recrutés dans d’autres provinces de l’empire assyrien. Les colons s’unirent aux Israélites laissés dans le pays pour former un nouveau peuple, les Samaritains. 52Le royaume de Juda parvient à subsister encore pendant plus d’un siècle grâce à une politique plus prudente que celle du royaume frère du Nord. Mais en définitive le royaume de Juda connaît une évolution semblable à celle du royaume d’Israël. Il passe dès la fin du VIIIe siècle avant sous la tutelle de l’empire assyrien, à laquelle succède par la suite celle de Babylone qui s’est substituée à l’Assyrie. Comme Israël, Juda tente de se libérer en s’associant avec l’Egypte ; et comme Israël, il est détruit. Les troupes du roi de Babylone, Nabuchodonosor, s’emparent de Jérusalem en 587 avant La ville est mise à sac, le Temple est détruit et une grande partie de la population est emmenée en captivité à Babylone. 53La Palestine cesse pour plusieurs siècles de former un Etat indépendant. Elle passe sous la domination des empires qui prennent successivement le contrôle du Proche-Orient et dont elle n’est plus qu’une modeste province. Restauration et destruction 54La disparition d’Israël, en tant qu’entité politique indépendante, a des conséquences importantes. 55A partir de la fin du VIe siècle avant l’exil à Babylone donne naissance à la diaspora israélite, d’abord en Mésopotamie, en Egypte également où se sont réfugiés une partie de ceux qui ont échappé à la déportation, puis le long des rivages méditerranéens et dans une grande partie de l’Orient. Par la suite la diaspora n’a cessé de s’accroître. Les communautés existantes sont renforcées par de nouveaux éléments venus de Palestine qui émigrent pour des raisons économiques ou politiques, et par des conversions. 56L’exil à Babylone n’entraîne pas la disparition de la tradition religieuse issue de Moïse. L’Exil est, au contraire, une période d’approfondissement religieux. C’est à Babylone qu’ont été probablement rédigés, dans leur forme définitive, les cinq premiers livres de la Bible qui forment le Pentateuque et qu’on appelle chez les Juifs la Torah grâce à un travail de compilation et de recomposition d’œuvres plus anciennes. Empire assyrien VIIIe-VIIe siècles av. Empire néo-babylone VIe siècle av. Les diasporas IVe siècle av. /siècle ap. Source Histoire universelle des Juifs. E. Barnavi, Atlas Hachette, p. 37. 57L’exil ne dure pas plus d’un demi-siècle. En 539 avant J-C. l’empire de Babylone est détruit par les Perses qui étendent leur domination jusqu’à la Méditerranée. Le roi de Perse, Cyrus, autorise les Israélites exilés à retourner à Jérusalem et à reconstruire le Temple. 58Seul un petit nombre d’exilés 50 000 ? reprend le chemin de la Palestine. L’entreprise de réinstallation s’avère extrêmement difficile. Les nouveaux arrivants trouvent un pays à peine sorti de ses ruines. Ils se heurtent surtout à l’hostilité des Israélites qui n’avaient pas été déportés. Ces derniers s’étaient emparés des terres abandonnées et étaient restés inégalement fidèles à leurs croyances religieuses. Le conflit prend un tour particulièrement aigu avec les Samaritains. 59Ces difficultés expliquent la lenteur de la restauration. Le Temple reconstruit ne fut achevé qu’en 515 et la communauté qui a refondé Jérusalem dans une Judée qui n’excède pas 2 000 km2 ne fut définitivement organisée qu’à la fin du Ve siècle avant sous l’impulsion de dirigeants issus de la diaspora babylonienne. Ainsi se constitue sur une partie très modeste du vaste Empire perse, une sorte d’Etat sacerdotal autonome, dont les habitants peuvent régler leurs propres affaires selon une loi religieuse particulière. 60Jérusalem et la Judée sont le centre d’une nation désormais dispersée et se voient investis d’une mission spirituelle qui s’étend à l’ensemble des communautés Israélites disséminées en Orient. C’est là que résident les autorités religieuses qui ont compétence pour interpréter la Loi et définir les dispositions juridiques qui en découlent. Le rôle dévolu à Jérusalem et à la Judée conduit à utiliser le terme de Judéens pour désigner les Israélites, qu’ils soient ou non habitants de la Judée. C’est de judéen » que nous avons fait le mot juif ». 61L’observance de la Loi ramenée par les exilés de Babylone assure plus que jamais l’unité et l’identité du peuple juif et sa pérennité au milieu des autres peuples. 62La Palestine fit partie pendant deux siècles de l’Empire Perse ; puis, conquise par Alexandre le Grand 332 avant elle appartient ensuite à l’une ou l’autre des monarchies hellénistiques qui se sont partagé l’empire du conquérant. Soumise d’abord aux souverains Lagides d’Egypte 301, elle est ensuite conquise par les Séleucides 198 avant 63Le siècle de domination égyptienne apparaît comme une période plutôt paisible. L’Egypte des Ptolémées maintient le principe déjà en vigueur au temps de l’Empire Perse de l’autonomie interne des provinces. Les Juifs administrent ainsi eux-mêmes la province de Judée. Le pays est gouverné par un conseil sanhédrin composé de prêtres et de membres des familles aristocratiques sous l’autorité du grand-prêtre du Temple de Jérusalem. Quant aux Samaritains, ils ont aussi leur administration. Depuis la fin du IVe siècle, ils disposent de leur propre sanctuaire édifié sur le Mont Garizim. 64Le passage de la Judée sous l’autorité des Séleucides de Syrie conduit assez rapidement au développement de graves tensions. Cette dégradation de la situation est en fait une conséquence du processus d’hellénisation qui a atteint le pays hébreu au cours du deuxième siècle avant Sujets de souverains hellénistiques d’origine grecque, les Juifs se trouvent en effet confrontés à la pénétration de la civilisation grecque devenue omniprésente dans tout l’Orient. Bien des Juifs, notamment des couches supérieures de la société, se laissent séduire et adoptent les usages grecs, comme le rapportent, dans la Bible, quelques versets du 1er livre des Maccabées Plusieurs parmi le peuple s’empressent d’aller trouver le roi qui leur donne l’autorisation d’observer les coutumes païennes. Ils construisirent donc un gymnase à Jérusalem, selon les usages païens... ».I Macc 1, 13-14 Frontières administratives à l’époque perse Ve-IVe siècles av. Source La Palestine. Histoire d’une Terre, M. Liverani, L’Harmattan, p. 75. Le monde hellénistique 65C’est dans ce contexte-là que des rivalités entre les grandes familles qui se disputent les hautes charges sacerdotales provoquent une intervention brutale du souverain Antiochus IV 175/164. Non content de piller le trésor du temple, celui-ci décide de promulguer une série de décrets qui proscrivent l’observance des principaux rites de la loi juive, tandis qu’un autel est édifié à l’intérieur même du Temple de Jérusalem et des sacrifices effectués en l’honneur de Zeus. 66Cette politique violente vaut au roi Antiochus IV une sinistre réputation dans la tradition juive. Pourtant ce souverain était avant tout animé par le souci de préserver l’existence de son royaume menacé par la puissance grandissante de Rome. Antiochus IV a donc tenté d’unifier les populations hétérogènes de ses Etats par une vaste politique d’hellénisation, comportant une importante dimension religieuse. Il s’agissait de favoriser l’émergence d’une divinité syncrétique que pourrait honorer l’ensemble des sujets du roi, Grecs, Syriens et Juifs, en s’efforçant d’opérer une assimilation entre Zeus Olympien, dieu des Grecs, avec les divinités souveraines des autres peuples, dont le Dieu des Juifs. Antiochus IV se fait lui-même surnommer Epiphane », c’est-à-dire produit d’une manifestation divine. N’ayant que des contacts limités avec la communauté juive, il n’a pas prévu les réactions que sa politique va susciter. 67Or la profanation du temple qualifiée par la Bible d’ abomination de la désolation » et la persécution qui frappe les juifs pieux qui refusent de se soumettre à la politique royale provoquent le déclenchement d’une insurrection dirigée par la famille des Maccabées 167 avant Cette insurrection se transforme en révolte nationaliste et débouche, après un quart de siècle de combats, sur la restauration d’un Etat Juif indépendant 140 avant 68A la fin du deuxième siècle, le nouvel Etat devient officiellement un royaume gouverné par la dynastie des Hasmonéens, héritiers directs des chefs de l’insurrection. Les souverains hasmonéens mènent une politique d’expansion. Partis de la Judée, ils parviennent en quelques décennies à conquérir l’ensemble de la Palestine et à étendre leur autorité sur les deux rives du Jourdain. L’apogée est atteinte vers 75 avant Cette politique de conquête s’accompagne d’une entreprise de rejudéisation des territoires conquis. Partout s’imposent les préceptes de la Loi juive. Ce processus de judéisation porte particulièrement ses fruits en Galilée. 69La politique des Hasmonéens contribue ainsi à renouveler la composition ethnique du peuple juif. En revanche, les Samaritains apparaissent toujours comme des dissidents et sont durement traités. Pour complaire au clergé de Jérusalem, l’ethnarque Jean Hyrcan, qui régne sur la Palestine à la fin du IIe siècle, détruit leur temple du Mont Garizim édifié deux siècles plus tôt 125 avant La Palestine à l’apogée de l’État hasmonéen 75 av. 70Bien que née d’une révolte contre l’hellénisme, la monarchie hasmonéenne en subit fortement l’influence. Les souverains hasmonéens gouvernent la Palestine à la manière des rois héllénistiques. Ils exercent simultanément des fonctions religieuses et politiques. Ils sont à la fois grand-prêtres et chefs politiques avec le titre d’ethnarque, puis de roi, à partir de 104-103 avant En réalité le pouvoir religieux perd sa préséance sur le temporel. L’association des deux fonctions sert surtout à conforter le pouvoir politique et n’est pas admise facilement chez les Juifs. 71L’usage de la langue grecque continue à se répandre beaucoup de Juifs portent des noms grecs et une culture judéo hellénique tend à se constituer. Cette évolution est favorisée par les liens étroits qui unissent la Palestine aux communautés de la diaspora qui représentent désormais la majorité du peuple juif. De plus en plus, ces Juifs établis dans l’ensemble du monde méditerranéen ignorent l’hébreu et utilisent les langues des pays où ils résident. Pour répondre aux besoins religieux de ce judaïsme de la dispersion, la Bible est traduite pour la première fois dans une langue étrangère, le grec précisément c’est la version dite des Septante réalisée à Alexandrie au IIIe siècle avant 72Le lien entre Palestine et diaspora est spécifiquement religieux. Il était essentiel pour les Juifs, vivant loin de la Terre Sainte, que l’autorité religieuse et législative du Temple de Jérusalem puisse s’exercer librement. Si cette liberté était assurée, peu leur importait le statut politique précis de la Palestine, et donc l’existence ou non d’un Etat Juif indépendant. La diaspora assiste donc sans réaction majeure au déclin rapide de l’Etat créé par les Maccabées, affaibli par les divisions au sein de l’élite dirigeante. 73Deux partis » principaux s’opposent pour des raisons à la fois religieuses et politiques les Sadducéens, qui se recrutent notamment dans l’aristocratie sacerdotale, défendent des positions conservatrices en matière religieuse, ils s’en tiennent à la Torah écrite et n’acceptent pas de croyances nouvelles. D’autre part, ils considèrent que le Temple de Jérusalem, son clergé, son culte, doivent occuper une place centrale dans la vie religieuse juive. Le Temple est également pour eux une partie intégrante de l’Etat. De ce fait, les Sadducéens sont très liés au pouvoir politique en place ; les Pharisiens apparaissent comme les héritiers des Juifs pieux qui ont déclenché la révolte des Maccabées. Originaires de divers milieux sociaux, ils sont liés à l’élite intellectuelle du pays scribes et docteurs de la Loi. Ils développent toute une tradition orale qui s’enrichit de l’enseignement des rabbins et font évoluer la Loi écrite. Ils s’attachent à obtenir une participation aussi étendue que possible du peuple aux manifestations religieuses sans donner la priorité au culte du Temple. Les Pharisiens sont hostiles à la confusion des fonctions politiques et religieuses, et la vocation religieuse d’Israël leur parait avoir plus d’importance que la destinée politique de la Palestine. Une telle attitude les met en conflit avec le pouvoir royal. 74Le conflit atteint son maximum d’intensité sous le règle d’Alexandre l’année 103-76 avant Les Pharisiens vont jusqu’à solliciter des appuis à l’extérieur. Ils sont durement châtiés. A la mort de ce souverain qui est aussi celui qui a donné au royaume juif son maximum d’extension, sa veuve Alexandra Salomé 76-67 avant lui succède. Elle parvient à apaiser les passions politico-religieuses. Mais après elle, ses fils se disputent le trône et la grande-prêtrise. Les luttes fratricides favorisent l’intervention de Rome qui a entrepris de soumettre à son autorité l’ensemble de l’Orient méditerranéen. 75Venant de Syrie, dont il vient de faire une province romaine, Pompée entre à Jérusalem en 63 avant La Palestine devient un territoire vassal de Rome qui y laisse subsister une ou plusieurs principautés autonomes dont les frontières sont fréquemment remaniées. 76Un temps la Palestine retrouve son unité politique sous l’autorité d’Hérode, prince apparenté par mariage à l’ancienne famille hasmonéenne que son père avait servie précédemment. Hérode est proclamé roi en 37 avant mais ce titre royal lui est conféré par les Romains. Issu d’une famille arabe de judaïsation récente, Hérode est mal accepté par l’aristocratie et le clergé. 77Souverain autoritaire, cruel à l’occasion, il sait faire preuve d’un grand sens politique. Il apporte son soutien aux détenteurs successifs du pouvoir à Rome, en échange de quoi il dispose d’une grande liberté pour gérer le pays. Le royaume d’Hérode connaît une grande prospérité économique qui lui permet d’entreprendre de grands travaux. La réalisation la plus considérable est une reconstruction fastueuse du Temple de Jérusalem, qui devient un édifice de dimensions imposantes qui impressionne beaucoup les visiteurs. Il n’en subsiste aujourd’hui que le mur occidental. 78A la mort d’Hérode, en 4 avant ses successeurs ne sont plus que des roitelets entre les mains des Romains qui les investissent ou les destituent au gré de leurs seuls intérêts. Dans la première moitié du premier siècle de notre ère, la Palestine passe à peu près entièrement sous l’administration directe de Rome. 79L’ordre romain s’installe difficilement en Palestine. La région connaît au cours du 1er siècle de notre ère une véritable fermentation à la fois politique, sociale et religieuse. Les Juifs supportent mal l’administration directe par Rome et ont la nostalgie de l’indépendance perdue. Ce ressentiment est aggravé par l’attitude des administrateurs romains qui songent surtout à s’enrichir grâce à la levée des impôts. Ils ignorent tout des traditions d’une population dont ils heurtent les sentiments religieux. Le mécontentement qui en résulte, attisé par les tensions sociales, par les heurts entre Juifs et Grecs, favorise en Palestine une agitation endémique qui prend volontiers une coloration religieuse avec l’expression d’aspirations messianiques. Le messsianisme se traduit par l’espérance d’une intervention divine qui assurerait la libération du peuple juif et l’effacement des humiliations subies. 80C’est dans ce contexte très troublé que naît le christianisme ; les repères chronologiques que fournissent les Evangiles notamment celui de St Luc assez précis sur ce point permettent de situer l’existence du Christ dans le premier tiers du premier siècle de notre ère. La Passion se serait déroulée en l’an 29 ou 30. C’est notamment comme perturbateur de l’ordre public et donc ennemi de Rome que le Christ est condamné et exécuté comme le suggèrent quelques passages des Evangiles Pilate dit alors aux grands prêtres et aux foules Je ne trouve en cet homme aucun motif de condamnation ». Mais eux d’insister en disant Il soulève le peuple, enseignant par toute la Judée, depuis la Galilée, où il a commencé, jusqu’ici ».St Luc 23, 4-5 81ou Dès lors Pilate cherchait à le relâcher. Mais les Juifs vociféraient, disant “Si tu le relâches, tu n’es pas un ami de César quiconque se fait roi, s’oppose à César” ».St Jean 19, 12 Le royaume d’Hérode Source Histoire d’Israël. De la conquête d’Alexandre à la destruction du Temple. Ch. Saulnier, Cerf, p. 520. 82Les premières communautés chrétiennes sont perçues comme un courant supplémentaire au sein d’un judaïsme divisé en de multiples tendances. Ils sont qualifiés de parti des Nazoréens ». 83Dans le récit que font les Actes des Apôtres du procès intenté à l’apôtre Paul, l’accusation est formulée ainsi Cet homme, nous l’avons constaté, est une peste il suscite des désordres chez tous les Juifs du monde entier, et c’est un meneur du parti des Nazoréens ».Actes des Apôtres 24, 5 84Parmi les groupes qui s’agitent, certains s’organisent en vue de résister par la force à l’occupation romaine. Ce sont principalement les Zélotes, qui ne reconnaissent que Dieu comme seul chef et maître ». Ils se donnent pour but de hâter l’heure de la libération en recourant aux armes. On assiste à une montée des violences qui débouche sur la grande insurrection de l’année 66 contre la domination de Rome 85Il en résulte une véritable guerre qui dure de 66 à 73 et dont l’épisode central est la prise de Jérusalem par Titus en 70. La ville est mise à sac et le Temple est incendié. La résistance ne prend fin qu’en 73 avec le siège de Massada, forteresse naturelle située près de la Mer Morte dont les défenseurs préfèrent se suicider collectivement plutôt que se rendre. L’épisode de Massada est resté ancré dans la mémoire collective du peuple Juif et l’Etat d’Israël en entretient aujourd’hui encore le souvenir. L’incendie du temple de Jérusalem 70 ap. Titus se replia sur l’Antonio, ayant décidé d’attaquer le jour suivant à l’aube avec la totalité de ses forces et d’investir le Temple. Dieu certes, avait depuis longtemps condamné le bâtiment à être brûlé, mais le jour fatal, du fait de la révolution du temps, était maintenant arrivé, ce dixième jour du mois loüs le 30 août 70 où, déjà auparavant, il avait été incendié par le roi se Babylone. L’origine de l’incendie et sa cause se trouvent d’ailleurs chez les Juifs eux-mêmes. En effet, lorsque Titus se fut retiré, les rebelles, après un bref répit, attaquèrent de nouveau les Romains et un combat s’engagea entre les gardes du Sanctuaire et les soldats qui éteignaient le feu dans la cour extérieure du Temple. Ceux-ci, ayant mis les Juifs en déroute, les poursuivirent jusqu’au Sanctuaire. Et c’est là qu’un soldat, sans attendre les ordres, sans être effrayé par une telle initiative, mû par une sorte d’impulsion surnaturelle, arracha un brandon aux boiseries en feu et, soulevé par un de ses camarades, jeta ce brandon par une petite porte d’or qui donnait accès, du côté nord, aux habitations entourant le Sanctuaire. Les flammes jaillirent et provoquèrent chez les Juifs une clameur digne de la catastrophe. Ils s’élancèrent à la rescousse sans souci d’épargner leur vie ou de ménager leurs forces, maintenant qu’allait disparaître l’objet de leur vigilance courut porter la nouvelle à Titus. Il se trouvait dans sa tente, en train de se reposer après le combat il fut debout d’un bond et, comme il était, courut au Temple pour maîtriser l’incendie ; en arrière suivaient tous les généraux, accompagnés des légionnaires dans un état de grande excitation ; il y avait des cris et du vacarme, comme il est normal quand une si grande armée se déplace en désordre. César, de la voix et de la main, faisait signe aux combattants d’éteindre l’incendie, mais eux n’entendaient pas ses cris, ayant les oreilles pleines d’une clameur bien plus forte, et quant aux signes qu’il faisait avec la main, ils n’y prêtaient pas attention, les uns pris par le combat, les autres tout à leur colère. Ni exhortations ni menaces ne pouvaient contenir l’impétuosité des légionnqires en train de charger chacun n’avait d’autre général que sa fureur...... Arrivés plus près du Sanctuaire, les uns faisaient semblant de ne même pas entendre les ordres de César et encouragaient ceux qui étaient devant eux à jeter des brandons à l’intérieur. Les rebelles étaient dès ce moment dans l’impossiblité d’intervenir de toutes parts ils étaient massacrés et mis en déroute. Des civils sans force et sans armes, représentant une grande partie de la population, étaient égorgés là où chacun se faisant prendre une foule de cadavres s’amoncelait près de l’autel ; le long des marches du Sanctuaire ruisselait le sang et roulaient les corps des victimes ». César, voyant qu’il était impuissant à contenir l’élan de ses soldats, qui ne se contrôlaient plus, et que l’incendie était vainqueur, passa avec ses généraux à l’intérieur et contempla le lieu saint du Sanctuaire avec tout ce qu’il contenait, un ensemble bien supérieur à sa réputation auprès des étrangers et nullement inférieur à l’opinion avantageuse qu’en avaient les nationaux. Les flammes n’avaient encore nulle part pénétré à l’intérieur mais consumaient les habitations qui entouraient le Sanctuaire ; Titus, estimant que cette œuvre d’art pouvait encore être sauvée, ce qui était vrai, se précipita au dehors et s’efforçait personnellement de convaincre les soldats d’éteindre le feu ; il donna l’ordre au centurion Libéralius, qui faisait partie de sa garde de piquiers, de contraindre à coups de bâton ceux qui désobéiraient. Mais leur respect pour César et la peur que leur inspirait le centurion qui essayait de les retenir étaient moins forts que leur colère, leur haine des Juifs, et une ardeur guerrière incoercible. La majorité étaient aussi poussés par l’espoir du pillage, car en voyant que l’extérieur du Sanctuaire était en or, ils s’imaginaient que l’intérieur était bourré de richesses. Mais déjà un de ceux qui étaient entrés, tandis que César se précipitait au-dehors pour retenir ses troupes, avait jeté dans l’obscurité un brandon sur les gonds de la porte. Alors la flamme jaillit brusquement de l’intérieur. César se retira avec ses généraux, et il ne resta personne pour empêcher les soldats qui étaient à l’extérieur de mettre le feu. C’est ainsi que, contre la volonté de César, le Sanctuaire fut incendié ».FLAVIUS JOSEPHE, La Guerre des JuifsExtrait de la traduction de P. Savinel publiée aux Editions de Minuit 1977. 86Nous possédons un récit détaillé de ces événements grâce à l’historien juif Flavius Josèphe qui fut à la fois acteur et témoin des faits qu’il rapporte dans la Guerre des Juifs ». Ancien commandant des forces juives en Galilée, il s’est soumis à Rome et est devenu écrivain. 87Le bilan de cette guerre est très lourd. Des dizaines de milliers de Juifs sont massacrés ou vendus comme esclaves. La Palestine perd toute trace d’autonomie, mais la vie religieuse parvient à se réorganiser malgré la suppression de la liturgie du Temple. C’est à partir de ce moment que les synagogues deviennent les principaux centres spirituels des communautés juives. Ainsi s’impose la conception de la vie religieuse défendue par les Pharisiens qu’on appelle le judaïsme rabbinique. 88La soumission à Rome n’était pourtant pas encore définitive. Le monde juif est secoué, au début du IIe siècle après par une nouvelle vague de révoltes, qui touche d’abord les communautés de la diaspora 115-117. Puis c’est la Palestine qui s’insurge de nouveau sous la direction de Bar Kokhba 132-135. La révolte est écrasée et cette fois la défaite est sans appel. La répression s’accompagne de massacres et de déportations qui accentuent les effets de la précédente révolte. 89Le nom même de Judée est effacé. La nouvelle province romaine est dénommée Palaestina, mot forgé à partir du nom grec de la Philistie ou pays des Philistins. Les Juifs disparaissent pratiquement de la région de Jérusalem, et l’accès à cette ville leur est dorénavant interdit. Une colonie romaine y est fondée sous le nom d’Aelia Capitolina. Les restes du Temple sont rasés pour laisser la place à un sanctuaire de Jupiter. 90Le peuplement juif de la Palestine diminue sensiblement et ne couvre plus qu’inégalement le territoire. Les Juifs se regroupent notamment en Galilée qui a été épargnée par les troubles. Le reste de la population se compose de Samaritains, de Syriens, de Grecs et de tribus arabes. Les Arabes sont en effet présents dès le premier millénaire avant aux confins de la Palestine, menant une existence nomade le long de la vallée du Jourdain. Des Etats arabes se sont constitués en Transjordanie et ont été soumis à l’autorité de Rome. 91On peut dire qu’à partir de 135 après l’histoire du peuple Juif tend à se dissocier de plus en plus de celle de sa Terre d’origine. Carte administrative de l’empire après les réformes de dioclétien et de Constantin Source La crise de l’Empire romain. R. Rémondon. Nouvelle Clio. PUF, p. 329.
LesHébreux n'ont donc jamais conquis la Palestine, pour la bonne raison? qu'ils étaient déjà sur place! Deux hypothèses s'affrontent. Entre - 1250 et - 1100, la
Carte des différents royaumes du Proche-Orient, à la fin du IXe siècle av. J-C D'après le texte biblique, le royaume d'Israël est l'un des deux royaumes que les Hébreux formèrent après la mort du roi Salomon vers 931 av. après l'éclatement du royaume unifié d'Israël toutefois, aucune trace historique ne permet de prouver ces faits, qui n’apparaissent que dans la Bible. Il était situé sur la côte palestinienne et jouxtait la Mer Méditerranée. Il disparaît vers 722 avant détruit par les Assyriens. Histoire[modifier modifier le wikicode] D'après le texte biblique après la mort de Salomon, les douze tribus d'Israël se séparèrent. Deux tribus1, installées dans le sud formèrent le royaume de Juda ; les autres tribus formèrent le royaume d'Israël installé dans le nord 2. Le royaume d'Israël était installé dans un environnement de collines et de vallées bénéficiant d'un climat suffisamment arrosé favorable à la culture des céréales et des oliviers et favorisant les communications. Le royaume était cependant peuplé. D'après les recherches archéologiques on estime que la population résidant dans le territoire correspondant du royaume était d'environ 40 000 personnes au début du Xe siècle et de 350 000 habitants avers 800 av. J-C pour le royaume de Juda, les chiffres correspondants sont de 5 000 et de 35 000. La population égyptienne au milieu du XXIIIe siècle était estimée à environ 2,8 millions d'habitants. Le royaume d'Israël eut d'abord pour capitale Sichem, puis Samarie. Il entretenait de nombreux contacts commerciaux et diplomatiques avec les autres peuples environnants qui l'influencèrent en partie dans les aspects religieux, avec l'introduction de dieux phéniciens. Dans le texte biblique, rédigé aux VIIe- VIe siècles par des érudits du royaume concurrent de Juda, la plupart leurs faits et gestes des rois d'Israël sont condamnés comme hérétiques. Les autorités religieuses et civiles de Juda regroupées autour du Temple de Jérusalem, affirmaient être les seuls défenseurs de la vraie religion juive ». Disparition[modifier modifier le wikicode] Le royaume d'Israël disparaît au moment de la conquête assyrienne en 721 av. J-C sous Osée, roi d'Israël, et Ezéchias roi de Juda. Les notables sont déportés dans d'autres provinces de l'empire assyrien et une partie de la population se réfugie dans le royaume de Juda. Le royaume devient une province de l'empire assyrien. Par la suite, le Royaume de Juda disparaît à son tour, détruit par l'Empire babylonien, en 587 avant Notes[modifier modifier le wikicode] ↑ Tribu de Juda et tribu de Benjamin ↑ Les tribus de Ruben, Siméon, Issacar, Zabulon, Dan, Nephthali, Gad, Asher, les deux demi-tribus issues de Joseph Manassé et Éphraïm, et une partie de la Tribu de Lévi tribu sacerdotale sans territoire Rois du royaume d'Israël[modifier modifier le wikicode] Nom Date et temps de règne Nom en hébreu Nom en arabe Notes Jéroboam Ier 22 années Maison de Jéroboam Nadab 2 années Maison de Jéroboam Baescha 24 années Maison de Baescha Éla 2 années Maison de Baescha Zimri 7 jours Maison de Zimri Omri 12 ans Maison d'Omri Achab 22 ans Maison d'Omri Ochozias roi d'Israël 2 ans Maison d'Omri Joram 11 ans Maison d'Omri Jéhu 28 ans Maison de Jéhu Joachaz 17 ans Maison de Jéhu Joas 16 ans Maison de Jéhu Jéroboam II 41 ans Maison de Jéhu Zacharie 6 mois Maison de Jéhu Shallum 1 mois Maison de Shallum Menahem 10 ans Maison de Menahem Peqahya 2 ans Maison de Menahem Peqah 5 ans Maison de Peqah Osée 9 ans Maison d'Osée
Doc 2Le roi Josias et l’écriture de la Bible. Dans le royaume de Juda, le roi Josias (639-609 avant J.-C.) cherche à renforcer l’unité des Juifs. Il commence par faire rénover le temple de Jérusalem. Le grand prêtre dit : « J’ai trouvé le livre de la Loi dans le Temple. » Le roi conclut devant Yahvé l’alliance qui l
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Vous pouvez consulter les taux de change proposés par Visa en consultant le site La carte VISA Classic à autorisation systématique ou quasi systématique vérifie, en plus des plafonds de paiement, le solde du compte du Titulaire avant d’autoriser le paiement de l’opération qu’il souhaite réaliser. Ainsi, si son compte présente une provision suffisante et disponible, la transaction est acceptée par le terminal de paiement. À l’inverse, la transaction sera refusée si son compte ne dispose pas d’une telle provision pour permettre le paiement ou si les plafonds de paiement sont atteints. Pour ne pas gêner le Titulaire dans sa vie quotidienne et contrairement aux cartes à autorisation systématique, la carte à autorisation quasi systématique permet également, de façon exceptionnelle, de payer dans certaines situations, et ce, sans le contrôle du solde de son compte. En effet, certaines opérations peuvent être réalisées même si le solde du compte est insuffisant et, par conséquent, mettre le Titulaire en situation de découvert s’il ne les anticipe pas – Certains terminaux de paiement ne permettent pas de contrôler le solde du compte par exemple, les parkings ou péages d’autoroutes les opérations pourront, de façon exceptionnelle, être réalisées avec la carte VISA Classic à autorisation quasi systématique sur ces terminaux de paiement, même si le compte ne présente pas de provision suffisante et disponible. – D’autres opérations, indépendantes de la carte, peuvent également mettre le Titulaire en situation de découvert s’il ne les anticipe pas paiements par chèque ou prélèvements ou pourront être rejetées. 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Il dérive de l'hébreu Pelèchèt, pays des Philistins, que les Grecs appliquaient à la région côtière d'abord, et qu'ils ont étendu, ensuite, à toute la contrée c'est par erreur que le vieil Ost. et Mart, lisaient Palestine, au lieu de Philistie, dans Ex 1514, Ps 6010 10810, etc. ; l'appellation de Palestine est postérieure à l'époque grecque.On nomme aussi cette région Canaan, ou pays de Canaan, du nom, très ancien, des premières tribus qui s'y établirent au début des temps historiques ; Terre d'Israël, en souvenir du surnom donné au patriarche Jacob ; Judée, appellation qui fut surtout employée par les Romains ; Terre promise, qualificatif qui rappelle les promesses faites à Abraham ; Terre sainte, expression employée d'abord par les Juifs alexandrins et par les chrétiens à partir du II° siècle ; Terre de l'Eternel, Pays biblique, Palestine au temps de Josué et des Juges Voir Atlas 17La Palestine sous la Royauté Voir Atlas 18La Palestine au temps de Jésus-Christ Voir Atlas 6 Voir Atlas 16La Palestine Moderne Voir Atlas 19La Palestine à vol d'oiseau Voir Atlas 21I Limites. Il est difficile de déterminer d'une manière précise les anciennes limites de la Palestine, car elles ont beaucoup varié au cours de l'histoire d'Israël. Lorsque les auteurs israélites indiquaient les frontières de leur pays, ils se servaient de deux formules équivalentes qui les résumaient dans leurs grandes lignes De Dan à Béer-Séba » Jug 201 ou des environs de Hamath jusqu'au torrent d'Egypte » 1Ro 865.La Palestine est un quadrilatère allongé, mesurant 240 km. de long sur 120 de large environ. Elle représente, en gros, la superficie de quatre départements français ou les trois-quarts de la Nord, elle avait pour limite le cours inférieur du Nahr el-Litani, l'ancien Leontes, le fleuve de la séparation » ; les derniers contreforts du Liban et de l' l'Est, la contrée volcanique du Hauran. Elle suivait la piste appelée route des Pèlerins », et, plus bas, le plateau de Hamad, vaste désert de pierres et de sables. Elle atteignait l'échancrure de l'oued el-Môdjib, l'ancien torrent de l'Arnon, qui séparait les tribus d'Israël du pays de Sud, elle descendait beaucoup plus bas que la mer Morte, formant un arc de cercle vers Kadès Aïn-Koudeïs dans le Négeb, puis remontait en suivant l'oued el-Abyad qui se jette dans l'oued el-Arîch, l'ancien torrent d'Egypte »,A l'Ouest, elle est limitée par la frontière incertaine de la Philistie et les rives de la Méditerranée. Sa situation en faisait le trait d'union naturel entre la Babylonie et l'Egypte, deux pays de vieille culture. Pourtant, de par sa topographie accidentée, elle était relativement isolée. Elle offrait une certaine imperméabilité, non seulement aux influences étrangères, mais aussi aux invasions ; elles étaient obligées de suivre les plaines côtières, qui les écartaient du coeur du pays. Vous avez aimé ? Partagez autour de vous !
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Selonles gardes-frontières ukrainiens, entre le début de l’invasion russe et août 2022, 6 400 hommes, âgés d'entre 18 et 60 ans et qui ont interdiction de quitter l’Ukraine, ont été arrêtés en tentant de fuir le pays, dont plus de 4 000 après avoir essayé de passer à des points de passages illégaux.
L’histoire de cette région, et donc l’histoire des peuples de la Bible, est très largement impactée par la géographie. Comprendre la géographie du Moyen Orient, comprendre comment, dans l’Antiquité, elle dictait en grande partie l’évolution des nations est vraiment utile pour lire la Bible. En réalité, pour le lecteur de la Bible, il y a 2 géographies » à avoir à l’esprit celle de l’Ancien Testament, centrée sur le Croissant fertile, et celle du Nouveau Testament, centrée sur la Méditerranée. Avec l’appui des ouvrages et sites – Atlas de l’étudiant de la Bible, Tim DOWLEY, Ed. Farel, 1989 – Préambule De l’usage des mots Palestine » et Israël ». Palestine », en hébreu phélèshet signifie le pays des philistins » même si les philistins n’en ont finalement occupé qu’une petite partie. C’est un territoire dont les limites sont vagues, mais qui correspond en gros à l’actuel État d’Israël + Cisjordanie et la Bande de Gaza. Nous avons déjà rencontré le terme de Palestine pour cette région dans le livre des Juges. C’est seulement au 1er siècle que les Romains ont intégré la région à la grand province de Syrie. Israël », le peuple d’Israël, c’est à dire les hébreux, le peuple juif dans l’Ancien Testament. Géographie de l’Ancien Testament Situation de la Palestine dans la région D’abord, dans le Moyen Orient , c’est-à-dire qu’on se situe là où 3 continents se rejoignent. Cet élément pris en compte en dit déjà beaucoup sur les déplacements, sur les échanges, les influences culturelles, sur le commerce et aussi bien sûr, sur les enjeux politiques que représente ce carrefour des civilisations. N’oublions pas que le Canal de Suez ne date que du 18ème siècle et qu’auparavant il était impossible de passer de la Méditerranée à la Mer Rouge par bateau. Le passage entre l’Asie et l’Afrique se faisait à pied, par le delta du Nil. La Mer Méditerranée était considérée dans l’antiquité comme La Grande Mer ». La franchir par bateau était une expédition risquée. Au nord et à l’est de cette grande région, les chaines montagneuses rendent la circulation possible mais difficile. À l’ouest du Nil, les déserts d’Afrique, et au sud du croissant fertile, les déserts d’Arabie, rendent difficiles les voyages vers ces contrées. Par ce simple regard général sur la situation géographie de la Palestine, on découvre déjà beaucoup d’enjeux. Mais surtout on découvre que si cette région n’est pas totalement coupée du monde, elle est tout de même relativement isolée. Et à cause de cet isolement cette région est nommée Croissant fertile ». Le Croissant fertile En observant la carte on peut repérer les différentes villes dont chacune est citée dans la Bible pour un événement particulier ou un personnage. Pour exemple, Abraham part d’Our il est mésopotamien, à une époque où on ne voyageait pas tant que ça. En quittant son pays, la géographie rend plus ou moins inévitable que ce soit en direction de l’Égypte, parce qu’il n’y a pas vraiment d’autre direction. Deux grands centres de civilisation avec la Palestine entre les deux À l’Est la Mésopotamie méso = entre ; potamos = fleuve, entre le Tigre et l’Euphrate qui a vu naître l’écriture cunéiforme vers -3000 av JC. À l’Ouest l’Égypte, qui a vu naître les hiéroglyphes vers -3000 av JC Mésopotamie et Égypte ont vu naître, à peu près en même temps, les deux premières grandes civilisations du monde, toutes les deux le long des fleuves qui, par leur apport abondant d’eau douce, permettaient le développement de l’agriculture et par conséquent d’une population sédentaire importante. Ces deux régions fertiles qui ont données naissance aux deux premières grandes civilisations étant relativement isolées vers l’extérieur à cause des montagnes, mers et déserts, il était logique et même inévitable que leurs regards extérieurs principaux aillent l’une vers l’autre. Or, le seul chemin pratique pour passer de l’Égypte à la Mésopotamie passe le long de la côte est de la Méditerranée pour rejoindre l’Euphrate en Syrie, ce qui permet de passer par les plaines de la Mésopotamie pour rejoindre les grandes villes de la moyenne et de la basse Mésopotamie. Et on constate que la Palestine se trouve sur ce passage. Il n’y a donc pas de hasard l’histoire du peuple hébreu est inévitablement liée à la géographie et aux relations entre les puissances de ces deux régions. Repères calendaires > 13ème – 10ème s lors de la sortie d’Égypte du peuple de Moïse la Palestine était sous administration Égyptienne. > – 650 Assyrie > déportation > – 550 Babylone > déportation > – 450 Perse > droit de retour > – 300 les grecs, puis les Séleucides > -160 les Maccabées > 0 les romains Du fait des invasions, directement liées à la géographie, Israël ne sera jamais une grande puissance militaire ou économique. Géographie du Nouveau Testament La situation d’entredeux » de la Palestine se modifie profondément à l’époque du Nouveau Testament. Les grandes puissances ne sont plus au Moyen Orient mais en Europe. D’abord la Grèce et ensuite Rome vont dominer toute la région. Par exemple pour Rome le commerce est à son apogée en 117 ! À l’époque romaine, la Palestine sera une petite province lointaine, sans grande importance. Le chemin de circulation principale n’est plus le Croissant fertile passant de l’Égypte jusqu’à Babylone, mais la Méditerranée où les redoutables navires romains étendent leur puissance militaire depuis l’Euphrate jusqu’à l’Atlantique. La Méditerranée remplace le Croissant fertile comme centre de civilisation. Et que remarque t-on du côté de l’histoire biblique ? Les voyages missionnaires de Paul ! Le climat Dans un pays qui fait à peine 300 km de long par 80km de large on se retrouve avec une multiplicité de climats – méditerranéen sur les côtes – désert du Judée, Sinaï, Néguev – presque tempéré vers Jérusalem ou en Galilée On passe des grandes plaines au Nord, grenier cultivé, à des montagnes assez hautes au centre et à montagnes plus arrondies vers le sud, avec de la roche partout. Les déserts on pense au désert de sable, Sahara sont en réalité des déserts de pierres. On comprend mieux les expressions comme l’Éternel est mon rocher ». Dans un pays où il n’y a pratiquement que de la roche, où une bonne partie du pays est de la roche, dire Eternel est mon rocher » c’est dire qu’il est présent pratiquement partout où je mets les pieds. Éternel est mon rocher » c’est celui qui me protège et en même temps c’est celui que je prie quotidiennement et qui fait partie de mon quotidien. Crédit Point KT Pendantles quatre siècles suivants, les Anglais, les Français, les Belges, les Portugais et les Allemands pillèrent littéralement les ressources matérielles (matières premières, agriculture, diamants, métaux précieux) et humaines (esclavage) de l’Afrique. Ki-Zerbo écrivit à propos de l’invasion du continent que l’Afrique fut arrachée aux Africains (cf. Tout le monde a déjà eu des cartes à jouer en mains, mais connaissez-vous leur histoire, et celle des noms qui se cachent derrière ses célèbres figures ou "habillés" ? Les cartes à jouer font actuellement partie des jeux de société les plus répandus et les plus utilisés dans le monde, mais elles ont été condamnées et interdites par l’église et taxées par de nombreux souverains. Elles ont d’abord été fabriquées artisanalement avant de l’être en plus grandes séries. Copiées, recopiées et modifiées en fonction des pays de destination, les débuts de l’histoire des cartes à jouer ne sont pas bien connus. L’aspect actuel des cartes est la conséquence de grandes tendances qui se sont affirmées au cours des siècles couleurs, figures, accessoires et représentations et pour certains jeux, attribution d’un nom aux différents personnages représentés. Mais d’où viennent ces noms ? Correspondent-ils à des personnages réels ou imaginaires ? Ces noms ont-ils évolué dans le temps ou sont-ils restés immuables ? Après un petit historique rapide sur l’apparition des cartes et sur l’évolution de leur fabrication, je vous propose de nous pencher sur les possibles identités des personnages présents sur les cartes à jouer pour essayer de découvrir qui se cache derrière des noms parfois énigmatiques et pourquoi. La première fièvre des cartes en Europe au XIVè siècle ? Une fabrique de cartes sous Louis XIV. Difficile de savoir à quelle époque et où précisément sont apparues pour la première fois les cartes à jouer sous la forme que nous connaissons actuellement. Les historiens s’accordent à dire qu’elles sont d’origine chinoise mais leur période d’apparition est plus que large ! en gros elle se situe entre le VIIème et le Xème siècle. Elles sont sans doute elles-mêmes dérivées d’un jeu de dés divinatoires indien encore plus ancien. Difficile également de savoir comment et à quelle époque les cartes à jouer sont arrivées en Europe une des hypothèses mais absolument pas confirmée est qu’elles seraient arrivées à Venise vers la fin du XIVème siècle. La toute première référence aux cartes de jeu en Europe remonte à 1371 elles sont alors désignées par le nom naip » en langue catalane à noter la ressemblance avec le terme espagnol. Puis il semble que les cartes soient réellement devenues populaires autour de 1377, c’est du moins ce qu’on apprend dans un écrit d’un moine allemand du nom de Johannes. C’est aussi à ce moment-là qu’elles attirent l’attention de l’Église et des autorités civiles alors que jusqu’ici, seuls les jeux de dés représentaient un ennemi » à leurs yeux, les cartes rentrent désormais aussi dans cette catégorie ! Les religieux ne peuvent donc pas jouer aux cartes et ceci perdurera jusqu’au XVIIème siècle sous prétexte que les cartes à jouer sont contraires à l’usage modéré des passions ». A partir de cette même année 1377, les interdictions à l’encontre de ce nouveau jeu se multiplient le roi de Castille ainsi que les villes de Florence et de Bâle interdisent les cartes à jouer dans leurs murs ; l’année d’après c’est au tour de la ville de Ratisbonne et en 1379, c’est aussi le cas dans le Duché de Brabant. On peut donc affirmer sans se tromper que les cartes à jouer ont fait leur apparition en Europe dans la seconde moitié du XIVème siècle. La seule autre preuve historique postérieure et isolée dont nous disposons est un extrait d’un compte de l’hôtel de Charles VI évoquant l’achat de trois jeux de cartes au peintre Jacquemin Gringonneur en 1392 ». Naissance de nouveaux métiers C’est surtout grâce au développement de la xylographie et à l’apparition des premiers moulins à papier français 1348-1354 que les cartes à jouer ont pu se diffuser aussi largement et rapidement. La xylographie consiste à imprimer avec des caractères de bois ou avec des planchettes de bois, dans lesquelles sont taillées les lettres ou des dessins. » Un jeu de cartes datant du XVIè siècle C’est en fait l’imprimerie qui précède l’imprimerie typographique, un peu comme les tampons à encrer de notre enfance. Cette gravure sur bois sert à produire des estampes religieuses ou des cartes à jouer, et elles sont réalisées aussi bien par des copistes érudits que par des ouvriers/peintres illettrés ! De plus, leurs outils étaient assez grossiers pour des dimensions de cartes réduites et les veines du bois posaient parfois problème pour la gravure. La demande sans cesse croissante pour les jeux de cartes donne ainsi naissance à de nouveaux métiers spécifiques les tailleurs de moules de cartes et les imprimeurs de cartes à jouer, ou cartiers », dont on retrouve la trace dès les années 1430-1440 à Venise, à Nuremberg et à Lyon. Puis peu à peu la technique de fabrication mêle la gravure destinée aux figures et les pochoirs pour réaliser les symboles stylisés en noir ou en rouge. Mais la fabrication d’un jeu de cartes nécessite des étapes supplémentaires la feuille imprimée qui est en général une planche d’une vingtaine de cartes est collée sur deux couches de papier supplémentaires l’âme de la carte ou étresse et le dos blanc à cette époque. L’ensemble plus rigide est alors mis en couleur à l’aide de pochoirs. Puis les feuilles sont lissées par savonnage et poncées à l’aide d’une pierre dure avant d’être découpées. Grâce à ces innovations, les cartiers français s’imposent dès cette époque sur le marché européen. On distingue alors deux grandes tendances le modèle fabriqué à Rouen qui se répand sur l’Europe de l’Ouest, du Portugal à la Scandinavie, ainsi qu’aux Pays-Bas et sur les îles britanniques. Quant au modèle développé à Lyon, il se propage plutôt vers le duché de Savoie, la Lorraine, l’Italie du nord, la Suisse et l’Allemagne. Des représentations déformées Dame de coeur dessinée par Jacques-Louis David sous la Terreur. Mais les copies et reproductions, même aussi fidèles soient-elles, entraînent forcément des pertes d’informations, des distorsions, des déformations… un peu comme dans le jeu du téléphone arabe » cf. Résultat, au final, non seulement les dessins ont évolué, voire se sont dégradés au cours des siècles, mais les noms aussi ont subi des erreurs de retranscription. Les fabricants de cartes français devaient représenter 12 personnages ceux-ci sont des membres de la cour. Ces personnages sont tous représentés debout, dans des positions différentes pour qu’ils puissent être identifiés rapidement par les joueurs certains sont de face, d’autres de profil, d’autres encore regardent en arrière par-dessus leur épaule ; ils portent des costumes différents ainsi que des attributs différents. Ces dessins ont rapidement été défigurés » par les nombreuses copies effectuées par des artistes ignorants et non qualifiés, ce qui a débouché sur les déformations grotesques qui sont encore monnaie courante dans nos cartes modernes... A noter aussi une grande innovation qui date du milieu du XVIIIème siècle et qui a aussi conduit à de nombreuses altérations la symétrisation des dessins des cartes due à un dessinateur de cartes d’Agen pour éviter aux joueurs d’avoir à tourner les cartes qu’ils tenaient en main. Cela signifie surtout que tous les détails des dessins qui avaient un sens tant que les personnages avaient des bras et de jambes ont été perdus ou mal transformés. Ainsi la plupart des attributs des personnages donnent l’impression de flotter dans les airs alors qu’au départ ils étaient bien tenus en main ! Au début de la fabrication des jeux de cartes, il est certain que celles-ci ne comportaient pas de noms de personnages. L’attribution d’un nom aux différentes figures semble être une particularité française apparue au milieu du XVème siècle. On remarque en plus que les noms n’étaient pas standardisés il semble qu’ils étaient attribués, sans réelle raison, par les différents cartiers, ce qui laisse penser que ces associations étaient souvent faites en fonction de leurs préférences personnelles voire même sur des coups de tête ! Les représentations de ces personnages peuvent donc être considérés comme des portraits » de personnes ayant réellement existé ou issus de la mythologie. Certains iront également rechercher un lien avec des traits de caractère ou des qualités... Des noms aux cartes une particularité française Il semblerait plutôt que les noms aient été associés à raison ou pas à des personnages, du fait de la présence de certains blasons et/ou attributs présents sur les cartes et identifiables. Il est également intéressant de voir que ces personnifications ont d’abord été figées à la fin du XVIIème siècle pour tous les jeux de cartes français avant de disparaître pendant la période de la Révolution. En effet, après la décapitation des souverains, il eut été malvenu de continuer à jouer avec des cartes aux prénoms royaux ! Une autre hypothèse sérieuse est que les noms mentionnés sur les cartes à jouer proviennent des Neufs Preux. Les Neuf Preux sont neuf héros guerriers, païens Hector, Alexandre et Jules César, juifs Josué, David et Judas Maccabée et chrétiens Arthur, Charlemagne et Godefroi de Bouillon, ainsi nommés par Jacques de Longuyon. Ils incarnaient l'idéal de la chevalerie dans l'Europe du XIVème siècle. Les Neuf Preux devinrent un sujet à la mode dès cette époque et furent ensuite longtemps utilisés sur les fresques, tapisseries, statues ornementales de cheminées, de tours, de façades, ainsi que sur les cartes à jouer ! Voyons maintenant les noms qui ont été successivement donnés aux différentes figures en France et les significations que l’usage leur accorde, que cela ait un fondement historique ou pas. Nous ne nous intéresserons ici qu’aux cartes dites françaises car les noms des cartes ne sont pas forcément les mêmes dans les jeux non français. Le tableau ci-dessous récapitule les noms présents dans les jeux français ainsi que les vertus et/ou significations qui leurs sont liées. Source visuels des cartes anciennes ci-dessous Bibliothèque numérique Gallica Le Roi de cœur s’appelle Charles. Si certains penchent pour le roi Charles VII 1422-1461, il est communément admis qu’il s’agit de Charlemagne 768-814, l’empereur à la barbe fleurie. En effet, la plupart du temps, le personnage porte le globe qui signifie qu’il est l’empereur du monde chrétien. En fait, les doigts ont disparu, le globe qui semble flotter dans les airs et la croix de lorraine qui le surmontait s’est transformée en une sorte de laitue flétrie ! Sur certaines cartes, le globe a même disparu. La Dame de cœur s’appelle Judith ou Iudith voire Udic. Il a été suggéré que Judith puisse être Isabeau de Bavière, épouse du Roi Charles VI ou l’impératrice Judith, épouse de Louis Ier Le Pieux, le quatrième fils de Charlemagne. Là encore, l’usage veut qu’il s’agisse de Judith qui peut se comprendre comme la Juive », une héroïne biblique qui apparait dans les livres deutérocanoniques. Judith est une jeune veuve de la ville de Béthulie qui, en décapitant le général ennemi Holopherne envoyé par Nabuchodonosor autour de 600 av JC, a écarté la menace d’une invasion assyrienne. Cette carte est souvent associée à la beauté. Le Valet de cœur porte comme nom Lahire. Presque tout le monde est d’accord pour dire qu’il s’agit d’Étienne de Vignolles, le premier chevalier du roi Charles VII et compagnon d'armes de Jeanne d'Arc lors du siège d’Orléans. Il tenta de la délivrer après sa capture et il était connu pour son mauvais caractère ire = colère en ancien français, d’où le surnom utilisé. D’autres historiens avancent que La Hire aurait été un personnage trop moderne » puisqu’il aurait vécu seulement quelques décennies avant l’apparition des cartes à jouer en Europe. Il se pourrait donc que le nom soit une déformation d’un nom de personnage historique bien plus ancien Aulus Hirtius. Ce dernier est un homme politique de la fin de la république romaine, partisan et ami de Jules César, mort en 43 av JC. L’abréviation possible de son nom en A. HIRT aurait facilement pu être dégradée » en LA HIRE... A noter que le valet de coeur porte parfois... une feuille d’arbre. Mais celle-ci était au départ une longue épée pointée vers le bas et de couleur noire à cause de l’ombre faite par la manche de sa chemise. La garde a été déformée au fur et à mesure des copies et l’épée est peu à peu devenue un bâton, avant de finir sous forme de feuille. Dans la famille du Carreau, le Roi s’appelle César. Sur certains dessins, la jupe de César est ornée de l’aigle romain, ce qui permet aux historiens d’affirmer qu’il s’agit de Jules César, le célèbre dictateur romain. Il a été Empereur de Rome, mais aussi général, homme politique et écrivain il est mort assassiné par son fils adoptif Brutus en 44 av JC. A noter également que c’est le seul roi à ne pas porter d'armes ou de sceptre et le seul à être dessiné de profil. Un jeu de cartes datant du XVIè siècle La Dame de Carreau s’appelle parfois Ragnelle, ce qui a fait dire à certains qu’il s’agit de Dame Ragnelle, l’épouse de Gauvain, l’un des chevaliers de la table ronde d’Arthur. Ce mariage est évoqué dans un poème anglais anonyme du XVème siècle peut être écrit par Mallory, l’auteur du Morte d’Arthur, bien que Gauvain soit la plupart du temps le défenseur voire l'amant des femmes en général... donc attaché à aucune femme en particulier… Lorsque cette Dame porte le prénom de Rachel, elle représente parfois Agnès Sorel, la favorite du roi Charles VII entre 1443 et 1450, à qui elle a donné 3 filles légitimées. Mais l’hypothèse la plus plausible serait que Rachel soit un personnage biblique de la Genèse, la cousine et 2ème femme de Jacob, la mère de Joseph... qui deviendra le bras droit du roi d’Egypte après avoir été vendu comme esclave par ses frères jaloux ! Rachel meurt en donnant naissance à son 2ème fils Benjamin. La qualité qui lui est attribuée est la piété. Le Valet de Carreau a pour nom Hector. Celui-ci est souvent pris pour l’un des héros de la guerre de Troie dans la mythologie grecque. Il s’agit du fils du roi Priam, général en chef des Troyens, époux d’Andromaque. Il fait partie des Neuf Preux et représente souvent l’idéal du chevalier courtois. D’autres estiment qu’il s’agit plutôt d’Hector de Galard, Chevalier et Grand Maître de l’Ordre du Roi ou Ordre de Saint Michel au service de Charles VII et Louis XI. Hector aurait également été un compagnon d’armes de Jeanne D’Arc elle-même parfois considérée comme la Dixième Preuse.... Remarquons enfin que le valet de carreau est le seul des quatre à être dessiné de profil. Passons maintenant à la famille des trèfles. Le Roi de Trèfle s’appelle Alexandre, et il ne fait aucun doute qu’il s’agit bien d’Alexandre le Grand qui a régné de 356 à 323 av JC. C’est le roi de Macédoine, l’un des plus grands conquérants de l’histoire, dont l’empire s’étendait de la Méditerranée à l’Inde. Dans certaines versions, son habit est brodé d’un lion. La Dame de Trèfle s’appelle Argine, qui est l’anagramme de Regina reine en latin. Pour certains, il s’agit du prénom de l’une des concubines de Charlemagne, et la mère de Drogon et Hugues. Mais d’autres voient dans Argine, le prénom Argie ou Argia, qui serait la fille du Roi Adraste d’Argos en Grèce, épouse de Polynice un des fils d’Œdipe et de Jocaste et belle-sœur d’Antigone. D’autres encore pensent qu’il s’agit de Marie d’Anjou, la femme de Charles VII ou deJunon, la reine des dieux et protectrice du mariage dans la mythologie romaine. C’est la seule carte féminine à ne pas porter de fleur, elle symbolise souvent l’élégance. Le Valet de Trèfle, c’est Lancelot, l’un des Chevaliers de la Table Ronde, dont les histoires ont été popularisées par Chrétien de Troyes au XIIème siècle. Lancelot est le fils du roi Ban de Bénoïc et de la reine Élaine, il est au service de sa dame, la reine Guenièvre, épouse du Roi Arthur, dont il est éperdument amoureux. C’est lui qui est chargé de mener la quête du Graal. D’autres sources réfèrent à Judas Maccabée, un dirigeant juif du IIème siècle av. qui était à la tête des forces juives pendant la révolte des Maccabées contre la domination syrienne. Ce qui n’est peut-être pas complètement illogique, compte tenu que ce personnage fait partie des Neuf Preux ! Dans les premiers motifs de Rouen, le valet de trèfle tenait dans sa main droite une flèche ou une longue plume c’est selon puis elle a de plus en plus ressemblé à une petite feuille d’arbre ! Dans les motifs actuels, le valet de trèfle porte un blutoir ou tamis et non pas un bouclier. Enfin, dans la dernière famille, le Roi de Pique représente David. C’est la harpe à côté de laquelle il se tient et qui fait bien partie des attributs bibliques de ce roi qui permet de l’affirmer. Il s’agit du berger vainqueur du géant Goliath, le deuxième roi des Hébreux, l’amoureux de Bethsabée la jeune femme surprise dans son bain, dont il fit tuer le mari pour pouvoir l’épouser à son tour, et le père du futur roi Salomon. Il ne porte pas d’arme, uniquement une sorte de sceptre son arme était dans sa main gauche, qui a disparu au cours des siècles ! La Dame de Pique s’appelle Pallas. En fait de prénom, il s’agit à l’origine d’un adjectif grec, presque toujours associé à Athéna Pallas Athena, et qui signifie Athéna la Sage ». Dans la mythologie grecque en effet, Athéna est la déesse de la Guerre et de la Sagesse et elle deviendra ultérieurement également le symbole des libertés. On notera quand même que cette dame symbolise la mort au tarot. Certains y voient Jeanne d'Arc, qui sauva le Royaume de France des Anglais. Elle est la seule représentée de profil et dans certains modèles, elle est également la seule à porter un sceptre. Le Valet de Pique se prénomme Ogier ou Hogier. Sans aucun doute, il s’agit d’Ogier du Danemark, un chevalier danois donc, qui fait partie des douze pairs seigneurs constituant la garde d'honneur de Charlemagne. Il mène la troisième colonne au contact des forces de Baligant émir de Babylone, l’équivalent sarrasin de Charlemagne, lors des guerres de Charlemagne en Espagne, contées dans La Chanson de Roland. Le valet de Pique est le seul valet à porter une moustache dans certaines représentations sans doute un trait du visage mal recopié. Enfin sa lance ne ressemble plus trop à l’arme qu’il portait à l’origine ! Une évolution au fil des siècles Ce qu’il faut donc retenir c’est que les noms des cartes n’ont jamais été figés, et qu’ils ont évolué au cours des siècles, en fonction du contexte politique. Les cartes et leurs dessins ont souvent servi de support de propagande y compris au XXème siècle, pendant la guerre du golfe, mais les modèles français sont les seuls à porter des noms... Actuellement, les figures royales imprimées ne représentent rien de particulier à part leur force, et elles sont à la tête de leurs soldats, les cartes numérotées de un à dix. Mais on peut quand même se demander si ce n’est pas parce que les Français sont de grands romantiques que ces cartes qui incarnent l'idéal de la chevalerie et de l'amour courtois à la fin du Moyen-Âge et au début de la Renaissance sont toujours en vigueur actuellement...
Onretrouve le récit du peuple de l'époque dans la Bible hébraïque, le livre sacré des Hébreux, dont les plus anciens manuscrits ont été retrouvés autour de la mer
Carte mentaleÉlargissez votre recherche dans UniversalisLa dénomination de Grandes Invasions » est traditionnellement appliquée par les historiens de langue française aux invasions et migrations qui ont affecté le territoire de l'Empire romain et de ses États successeurs, en Europe et en Afrique du Nord, entre la fin du ive et la fin du viie siècle, ces deux limites étant prises approximativement. Les historiens de langues germaniques préfèrent employer des termes analogues à l'allemand Völkerwanderung, migration de peuples », qui ont l'avantage de ne pas se placer au point de vue romain. Il vaut mieux renoncer au vocable d' invasions barbares », qui domine dans l'historiographie ancienne, mais qui risque d'être mal compris, quoique barbare » y signifie seulement qui n'est ni grec ni romain ».L'histoire des Grandes Invasions est difficile à écrire Les sources disponibles sont rares ; elles sont presque toujours unilatérales, provenant du seul milieu romain ; sauf les Ostrogots et les Anglo-Saxons, les envahisseurs n'ont presque rien écrit. On doit donc s'efforcer, pour obtenir une image satisfaisante, de compléter les données des textes par un recours aux moyens d'information les plus variés archéologie, linguistique, onomastique, anthropologie, etc. Mais plusieurs de ces sciences annexes sont d'un emploi délicat et l'interprétation des résultats qu'elles obtiennent doit rester extrêmement prudente. Trop de théories incertaines sont constamment échafaudées ; si parfois elles stimulent utilement la recherche, il faut savoir prendre ses distances envers beaucoup d'entre elles et surtout, dans un grand nombre de cas, se résigner à Grandes Invasions, à la charnière de l'Antiquité et du Moyen Âge, ne sont qu'une tranche chronologique d'un immense mouvement migratoire orienté principalement d'est en ouest et du nord au sud, qui a affecté l'Europe et la moitié septentrionale de l'Asie du iie siècle avant notre ère au xiiie siècle après, de la ruée des Cimbres et des Teutons vers la Méditerranée à l'irruption des Mongols en Europe en 1237-1241. On isole cette tranche de celles qui la précèdent et la suivent en se fondant sur ses conséquences, envisagées du point de vue de l'Europe occidentale c'est la période qui vit la ruine de l'Empire romain en Occident et la création sur son ancien territoire d'une série de nouveaux États, d'origine surtout germanique, dont plusieurs sont directement les ancêtres des formations politiques de l'Europe moderne et par leur nature, les mouvements enregistrés du ive au viie siècle ne diffèrent pas fondamentalement de ceux qui se placent avant ou après ces dates. Presque aucun d'entre eux n'est purement local. Ils forment un immense enchaînement d'interdépendances qui affectent près de la moitié de l'Ancien Monde. Mais c'est encore un sujet de vives discussions que de savoir comment on doit relier les phénomènes qui se déroulèrent en Europe à ceux qui atteignirent le monde chinois, par exemple dans le cas des Huns ou dans celui des retrouve pour les Grandes Invasions les problèmes généraux que posent toutes ces migrations. Dans quelle mesure ont-elles été causées, ou du moins favorisées, par des phénomènes naturels, dessèchement de l'Asie centrale ou montée du niveau de la mer sur les côtes allemandes par exemple ? Nos connaissances sont encore trop rudimentaires pour permettre de vérifier ces inductions, au demeurant vraisemblables. Quelle fut l'importance des faits démographiques ? Elle paraît a priori certaine pour l'expansion germanique ou l'expansion slave par exemple, mais aussi impossible à mesurer qu'à expliquer clairement. Peut-on assigner un rôle à des croyances religieuses ou à des rites sociaux dans le déclenchement de certaines migrations, par exemple au printemps sacré » expatriation forcée d'une classe d'âge ? Cela n'est vraisemblable que dans des cas très rares ; avant l'islam, le prosélytisme religieux peut être à peu près n'est pas d'explication universelle applicable à toutes les migrations qui eurent lieu du ive au viie siècle. Mais deux ou trois faits ne doivent jamais être perdus de vue. De tout temps, la richesse, réelle ou supposée, des sédentaires, et notamment des citadins, constitua un puissant aimant pour les populations nomades ainsi s'expliquent dans une large mesure les mouvements issus du monde des steppes en direction de la Chine ou de Rome. D'autre part, il est non mo [...]1 2 3 4 5 …pour nos abonnés, l’article se compose de 24 pagesAfficher les 8 médias de l'articleÉcrit par maître de conférences à l'université de CaenClassificationHistoireHistoire thématiqueHistoire maritimeHistoireHistoire chronologieAntiquitéEurope, AntiquitéGrandes Invasions ou Grandes MigrationsAutres références INVASIONS GRANDES » est également traité dans DÉBUT DES GRANDES MIGRATIONSÉcrit par Patrick PÉRIN • 203 motsDès le iiie siècle avant notre ère, il y eut de multiples mouvements de peuples germaniques à partir de l'Europe du Nord, mais qui ne menacèrent pas directement le monde romain, sinon par des raids sans lendemain, notamment au milieu du iiie siècle de notre ère. 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Certes, l'unité du monde romain » orbis romanus subsiste en principe jusqu'à l'époque de Justinien, au vi e siècle les Byzantins garderont toujours le nom de Romaioi , mais, en pratique, l'Empire connaît des divisions, dues soit à des usurpations cas des Empires gaulois » et palmyrénien » au iii e […] Lire la suiteARCADIUS FLAVIUS PIUS FELIX 377-408 empereur d'Orient 395-408Écrit par Joël SCHMIDT • 500 mots Fils aîné de l'empereur Théodose le Grand et de Aelia Flacilla, il est associé dès l'âge de six ans à l'Empire par son père et proclamé auguste. Cette désignation est confirmée par sa triple nomination de consul en 385, 392 et 394. De petite taille et chétif, Arcadius est confié à divers précepteurs renommés, tels le rhéteur Themistius et le diacre Arsénius qui l'instruisent dans la religion chrét […] Lire la suiteATHÈNESÉcrit par Guy BURGEL, Pierre LÉVÊQUE • 16 987 mots • 10 médias Dans le chapitre Athènes romaine » […] À partir de 168 défaite de Persée à Pydna, l'hégémonie de Rome se substitue en Grèce à celle de la Macédoine. Athènes n'a d'abord qu'à s'en louer. En 166, les Romains lui restituent quelques clérouquies et lui donnent Délos, d'où un essor nouveau du Pirée, renforcé encore par la lamentable destruction de Corinthe 146. Les vicissitudes politiques du i er siècle font à nouveau péricliter Athène […] Lire la suiteATTILA 395-453 roi des Huns 434 par E. A. THOMPSON, Universalis • 826 mots Roi des Huns de 434 environ à 453, né en 395, mort en 453. Attila fut l'un des plus grands chefs barbares qui assaillirent l'Empire romain, envahissant le sud des Balkans et la Grèce, puis la Gaule et l'Italie. Les légendes germaniques célèbrent Attila sous le nom d'Atli en scandinave ou d'Etzel en allemand, dans la Chanson des Nibelungen , tandis que l'historiographie chrétienne se souvi […] Lire la suiteAUSTRASIE, LE ROYAUME MÉROVINGIEN OUBLIÉ expositionÉcrit par Jean-Paul DEMOULE • 980 mots • 1 média Dans le chapitre Armes et bijoux » […] L’exposition bénéficie donc des résultats récents de l’archéologie préventive, aussi bien dans le domaine funéraire que dans celui des habitats. À la périphérie de Saint-Dizier, à peu de distance des trois tombes déjà mentionnées, plusieurs autres tombes furent installées à la même époque dans les ruines d’une grande villa gallo-romaine, tandis qu’un nouveau village poursuivait l’occupation du li […] Lire la suiteVoir aussiAETIUSAFRIQUE DU NORD histoire Antiquité et Moyen ÂgeALAINSALAMANSALARIC IerALBOINANGLESAVARBAVAROISROYAUME MÉROVINGIEN DE BOURGOGNEBRETONSPOPULATIONS BULGARESESPAGNE histoire AntiquitéESPAGNE histoire Moyen Âge jusqu'au XIIe ou GOTSGRANDE-BRETAGNE histoire des origines au XIe histoire des origines à 476Recevez les offres exclusives Universalis
Leslivres bibliques de Josué et Nombres attribuent la destruction de Canaan au général hébreu Josué et à sa conquête, mais cette affirmation a été contestée par les chercheurs modernes. Sacrifice religieux phénicien. O.Mustafin (Public Domain) Cependant, suite au bouleversement d'environ 1250 - 1150 AEC, les Hébreux (Israélites), à qui
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Environ3000 d'entre eux étaient des chalutzim (le mot hébreu pour pionniers) venus au Danemark pour suivre une formation agricole avant d'émigrer en Palestine. Lorsque l'Allemagne occupa le Danemark le 9 avril 1940, la population juive comptait environ 7 500 personnes soit 0,2% de la population totale du pays. Environ 6 000 de ces Juifs étaient

Les Grandes Invasions barbares correspondent à un vaste mouvement migratoire, qui s’est étalé en Europe de la fin de l’Antiquité au début du Moyen Age. Dès le Ier siècle, les Romains subissent les premières incursions de peuples étrangers à l'Empire, qu'ils appellent des Barbares ». Les goths franchissent le Danube en 376 et les frontières du Rhin cèdent à partir de 406, ouvrant la voie à plusieurs vagues successives d’invasions. Elles sont à l’origine de la fin de l’Empire romain et de la création des grands royaumes du Moyen ge. Invasions barbares ou migrations ? L'Europe a de tout temps dans l'histoire, et aussi loin que nos sources peuvent remonter, été l'objet d'invasions et de mouvements de populations, modifiant à chaque fois sa géographie » politique, culturelle et ethnique. Durant l'époque romaine, ces mouvements sont bien entendu présents et l'Empire finit par se dresser comme un écueil infranchissable face aux différents peuples se déplaçant à travers le continent. La première rencontre violente pour les Romains avec ces migrations se fait avec les Cimbres et les Teutons ; partis peut être du Jutland et se répandant d'abord en Europe centrale, puis vers l'Ouest, parcourant la Gaule avant de se heurter aux légions à Orange, où elles sont littéralement massacrées. Rome, en la personne de Marius parvient ensuite à les vaincre après leur séparation, à Aix puis à Verceil. Par la suite, se sont d'autres Germains qui s'opposent aux Romains de César, durant la Guerre des Gaules ; les Suèves d'Arioviste passent le Rhin à l'appel des Séquanes et ensembles battent les Eduens, alliés des Romains. César les affronte et parvient à les battre à la bataille d'Ochsenfeld. Les mouvements en Gaule sont plus anciens encore, et les Belges qui bien que Celtes, ont de fortes similitudes avec les Germains, s'établissent sur la rive gauche du Rhin dès le IIIe siècle avant après une véritable conquête. On fait souvent coïncider la mise en place des migrations avec la situation sous le règne de Marc Aurèle où les Quades et les Marcomans s’agitent et préfigurent la situation complexe du IIIe siècle après qui voit une multitude de peuples en mouvement créant un climat extrêmement tendu. Même si les barbares qui attaquent alors l’Empire ne souhaitent en aucun cas s’y installer, se contentant de piller, la recrudescence de la violence guerrière est symptomatique de collisions de plus en plus fréquentes entre peuples qui débouchent sur une accentuation nette du caractère guerrier des entités politiques germaniques en particulier. C’est ainsi que se forment les grandes ligues guerrières que l’on associe souvent rapidement avec des ethnies, comme les Francs, les Saxons… Les Alamans sont très représentatif car l’étymologie de ce vocable désigne en effet littéralement tous les hommes ». Les anciens peuples voisins des Romains se sont associés car la pression exercée sur eux par l’arrivée de nouvelles entités ethniques les obligent à devenir plus fort. Ces peuples sont des Germains dits orientaux, comme les Vandales, les Burgondes et bien sûr les Goths. Ces derniers ont entamé leur migration dès le IIe siècle, se dirigent initialement vers les rives de la mer Noire, avant d’obliquer vers le Danube. Il faut bien comprendre que ces peuples ne sont guère homogènes et résultent de mélanges au grès des divers déplacements. Ces mouvements sont en effet lents, progressifs et fait de multiples étapes, durant lesquelles les populations s’agrègent volontiers aux nouveaux venus. La grande maîtrise de la cavalerie chez les Goths est ainsi un héritage des traditions steppiques, absorbée durant les étapes en Pologne actuelle et dans le Nord de la mer Noire. Les populations iranophones présentes sont en effet alors dépositaires d’une très ancienne coutumes équestres comme on le remarque nettement chez les Scythes. Les auteurs anciens, comme le très tardif Ve siècle Zosime emploient encore le qualificatif de Scythes pour parler des Goths. L'armée romaine au IVe siècle Face à la menace grandissante des incursions barbares, l'armée romaine a dû se restructurer. L'ancienne formation lourde de la légion a été réformée par l'empereur Dioclétien, ramenant ses effectifs pour la plupart de ces unités d'environ cinq mille hommes à près d' un millier, et leur nombre total était largement augmenté. Cela entérinait un état de fait, car pour répondre aux multiples agressions les légions avaient été morcelées en vexillations détachements. Avec des unités tactiques plus modulables, les Romains sont plus efficaces. Le nombre de combattants est en outre lui aussi augmenté, passant de 300 000 hommes au IIe siècle, à près de 500 000. De nouveaux corps sont aussi créés, comme les archers de cavalerie. La place des troupes légères est renforcée... Comme nous pouvons le voir, l'appareil militaire romain sort profondément changé de la crise du IIIe siècle, et les Romains ont appris de leurs déconvenues passées. Et le résultat est à la hauteur de la tâche ; la menace est contenue avec beaucoup plus d'efficacité que le siècle précédent. Les défaites sont très rares, la seule vraiment significative étant Andrinople en 378, mais son impact est surestimé ; le problème principal est l'autorisation que l'empereur Valens donne l'ordre aux Goths de s'installer sur le territoire romain en 376 car des fonctionnaires romains tentent d'affamer les barbares plutôt que de procéder à leur assimilation comme c'était le cas jusqu'ici. Les Goths gardent ainsi leur indépendance politique et constituent alors un État dans l'État. Victoire ou défaite en 378 ne change pas grand chose pour les Romains parce qu'un élément étranger et inassimilable désormais, est entré sur leur territoire. Les Goths sont d'ailleurs vaincus par Théodose, sans que le problème soit réglé en profondeur. Il ressurgit avec Alaric et le pillage de Rome en 410, après la mort du grand empereur. En tout cas, tant qu'elle existe et elle ne disparaîtra qu'au cours du Ve siècle l'armée romaine continue d'assurer la sécurité du monde romain. La chute de l’Empire romain d’Occident Cependant, les migrations se multiplient et, par vagues successives, les Barbares arrivent aux portes de l’Empire romain. Celui-ci, affaibli par des querelles internes, n’arrive plus à contenir ces peuples, qui deviennent 31 décembre 406, 150 000 Alains, Suèves et Vandales traversent le Rhin gelé près de Mayence dans l’Allemagne d’aujourd’hui et envahissent la Gaule. La plupart continuent jusqu’en Espagne et même en Afrique. Pendant ce temps, les Wisigoths suivent une autre voie. Venus des Balkans, ils envahissent l’Italie et s’emparent de Rome en 410. Ils s’installent ensuite dans le sud de la Gaule, en Aquitaine. Les Angles, les Jutes et les Saxons s’emparent pour leur part de l’actuelle Grande-Bretagne. À partir de 451, les huns d’Attila partent à la conquête de l’Empire romain d’Occident. Même s’ils sont vaincus à la bataille des champs Catalauniques par une coalition hétéroclite de Gallo-romains et de barbares commandés par le Patrice romain Aetius, ils s’adonnent au pillage de nombreuses villes du nord de la Gaule, de la vallée du Rhône et de l’Italie. En 476, le dernier empereur romain, Romulus Augustule, est déposé par Odoacre, le roi des Hérules. L’Occident est désormais aux mains des Barbares qui forment progressivement des royaumes en Europe. De l’immense Empire romain, il ne demeure que l’Empire romain d’Orient à Constantinople également appelé Empire byzantin. Les francs s’installent en Gaule romaine Au début du Ve siècle, avant même la chute de Rome, la Gaule romaine tombe sous la coupe de Barbares qui se taillent de petits royaumes. Seul le bassin autour de Paris est encore sous autorité romaine. Le nord et le nord-est sont sous la domination des Francs et des Alamans. Les Wisigoths tiennent le sud-ouest, et le sud-est est aux mains des Burgondes. Les Huns, commandés par Attila, font une brève incursion en Gaule en 451 mais, battus aux champs Catalauniques, ils se replient en Europe centrale dans la Hongrie actuelle. Rapidement cependant, les Francs se convertissent au catholicisme. Le premier est Clovis Ier, qui se fait baptiser vers 498. Avec le soutien des Gallo-romains chrétiens, le premier roi de la dynastie mérovingienne chasse les Wisigoths et les Burgondes, et regroupe la Gaule sous sa domination. Ainsi se crée le premier royaume franc. Les Grandes Invasions marquent la fin de l’Empire romain en Occident. Mais bien souvent, loin de détruire l’héritage romain, les Barbares ont eu au contraire à cœur de le préserver et se sont mêlés aux populations locales. Adoptant la langue latine, ils ont transmis aux générations suivantes une partie des lois, de la culture et de l’organisation des Romains. Toutefois, les différences qui caractérisent chacun de ces peuples envahisseurs ont subsisté en partie et sont à l’origine des divers pays qui constituent l’Europe. Bibliographie - Attila L'histoire des Barbares et des grandes invasions en Europe, d' Amédée Thierry. Le Mono, 2017. - Les Invasions barbares, de Pierre Riché et Philippe Le Maître. PUF, 2001.

Chapitrepremier. L'Égypte, des origines à l'invasion des Hyksos Chapitre II. La Mésopotamie, des origines aux invasions kassites Chapitre III. Le monde oriental de l'arrivée des Indo-Européens aux invasions des Peuples de la Mer Chapitre IV. Le Nouvel-Empire et les Hittites du XVI e au XI e siècle Chapitre V. Les civilisations égéennes du Il s'agit d'éclairer le mystère du peuple Keftiou mentionné dans les textes égyptiens. L'histoire de ce peuple est parallèle à celle des Hébreux, des Philistins et autres nomades. Les sources sont donc doubles les récits de la Bible l'Exode et les documents historiques égyptiens. On doit y joindre des fragments de l'historien égyptien Manéthon et les rares informations en langue cunéiforme Mari et Ougarit. Entre ces sources se place l'histoire des patriarches depuis Abraham et l'entrée du peuple hébreu en Egypte.
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Carte mentaleÉlargissez votre recherche dans UniversalisLes Sémites dans l'histoireLa MésopotamieLes seules traces certaines des plus anciens Sémites sont des documents rédigés en un idiome sémitique ou des noms propres explicables par cette langue. C'est la Mésopotamie, où l'écriture cunéiforme inventée par les Sumériens apparaît dès le milieu du IVe millénaire, qui fournit les premiers témoignages. À partir de 2600, des tablettes cunéiformes présentent des anthroponymes sémitiques, puis de courts textes qui constituent les vestiges de l' ancien accadien », dialecte archaïque du rameau oriental ou accadien » des langues sémitiques. À cette époque, les éléments sémitiques paraissent plus nombreux au nord de la future Babylone, dans le pays d'Accad et au-delà, que dans la basse Mésopotamie, qui reste la terre des Sumériens. C'est dans le pays d'Accad que le Sémite Sargon l'Ancien fonde vers 2370 le premier empire mésopotamien, et sa dynastie soumet pour un temps les cités sumériennes. Cependant, on ne peut parler d'un conflit permanent entre Sémites et Sumériens la présence dans une même famille de gens portant des noms sémitiques et d'autres portant des noms sumériens indique une compénétration des deux ethnies. En outre, les Sémites de Mésopotamie doivent aux Sumériens les traits essentiels de leur culture, à commencer par l'écriture cunéiforme, si mal adaptée fût-elle à la transcription d'un idiome sémitique. Tout au long de son histoire, la littérature d'expression accadienne est restée dépendante des modèles sumériens. Les Sémites de Mésopotamie doivent au substrat culturel sumérien et à la permanence de son prestige d'avoir conservé une physionomie les distinguant nettement de leurs congénères. La supériorité de leur culture, la relative solidité de leurs institutions, procédant de celles des cités-États de Sumer, expliquent leur capacité d'assimiler constamment les conquérants venus de l'est aussi bien que les éléments sémitiques qui n'ont pas cessé de faire pression du côté de l' la seconde moitié du IIIe millénaire avant les sources cunéiformes révèlent, en Mésopotamie et à ses frontières occidentales, la présence de Sémites qu'il faut distinguer des Accadiens. La structure de leurs anthroponymes et les lexèmes qui les composent montrent qu'ils parlaient un idiome se rattachant au rameau occidental du sémitique, dont le témoin complet le plus ancien est la langue ougaritique, attestée au xive siècle, et auquel appartiennent l'hébreu et l'araméen connus par des documents du Ier millénaire. On appelle Amorrites ces nouveaux venus. Ils semblent faire partie de ces barbares de l'Ouest, mangeurs de viande crue, ignorant les maisons et la culture, que décrit un texte sumérien et qu'évoque au début du IIe millénaire le récit fait par l'Égyptien Sinouhé de son séjour en Syrie. Mais les barbares se sédentarisent et se civilisent. On connaît au début du IIe millénaire le royaume amorrite de Mari, sur le haut Euphrate, dont les archives attestent une pression continuelle d'autres tribus errantes venant de l'ouest et que les Amorrites sédentarisés parviennent parfois à stabiliser et à utiliser. Au commencement du xviiie siècle, c'est un Amorrite, Hammourapi, qui fonde à Babylone un État puissant et centralisé destiné à exercer l'hégémonie en Mésopotamie jusqu'à l'invasion cassite, venue de l'est à la fin du xviie siècle. Le commencement du IIe millénaire voit également les débuts de l'histoire assyrienne. Les Assyriens, dont les anciens chefs, selon leur tradition, vivaient dans des tentes, parlaient un dialecte du sémitique oriental dont les premiers témoins sont des tablettes cunéiformes retrouvées en Anatolie, à Kültepe, attestant l'existence en cette région d'actifs comptoirs commerciaux Palestine, la Phénicie et la SyrieDans l'Ouest du Croissant fertile, les témoignages littéraires font entièrement défaut pour le IIIe millénaire, ce qui laisse planer l'incertitude sur la date de l'établissement des Sémites dans cette région. On a cependant un indice indirect en faveur de l'antiquité du peuplement sémitique de la Palestine et de la Phénicie dans les toponymes dont un certain nombre sont probablement sémitiques ; ainsi les noms du Jourdain et du [...]1 2 3 4 5 …pour nos abonnés, l’article se compose de 8 pagesÉcrit par professeur du Collège de FranceClassificationHistoireHistoire par régions et paysHistoire du Proche et Moyen-OrientHistoire des peuples du Proche et Moyen-OrientAutres références SÉMITES » est également traité dans AKKADÉcrit par Gilbert LAFFORGUE • 2 882 mots • 3 médias Akkad du sémitique Akkadû, forme à laquelle le scribe préférait Agadé désigne à la fois une ville de royauté » du III e millénaire avant et la partie nord de la Babylonie. Du nom de la cité dérive le terme akkadien , qui sert à qualifier la dynastie royale d'Akkad, la population sémitique établie à cette époque en Babylonie et son langage. La dynastie d'Akkad, qui a joué un rôle essenti […] Lire la suiteAMORRITES ou AMORRHÉENSÉcrit par Gilbert LAFFORGUE • 729 mots Amorrites, ou Amorrhéen, est un nom de peuple que les orientalistes ont tiré du mot akkadien Amourrou , par lequel les Mésopotamiens désignaient la région située à l'ouest de leur pays et aussi ses habitants. Comme les Amorrites n'ont pas écrit leur langue, nous ne les connaissons que par les scribes mésopotamiens, qui ont laissé, à ce sujet, des écrits de deux genres d'une part, des éléments de […] Lire la suiteARAMÉENSÉcrit par BARNETT • 1 903 mots • 1 média On groupe, sous le nom d'Araméens, une confédération de tribus qui parlaient un langage nord-sémitique et qui, entre le xi e et le viii e siècle avant occupèrent le pays d'Aram, région englobant des territoires assez étendus au nord de la Syrie. À la même époque, certaines de ces tribus, émigrant vers l'est et le sud-est, s'emparèrent de vastes territoires qui appartenaient à la Mésopota […] Lire la suiteASSYRIEÉcrit par Guillaume CARDASCIA, Gilbert LAFFORGUE • 9 704 mots • 6 médias Dans le chapitre Débuts de la ville-État jusque vers 2002 » […] Pendant longtemps, l'Assyrie se réduit aux campagnes dépendant d'une cité qui porte le nom de son roi divin, le dieu Assour. Les grands travaux des II e et I er millénaires avant ayant fait disparaître les couches les plus anciennes du site, on ignore à peu près tout des origines de cette ville, qui ne se manifeste à l'archéologue qu'à partir du premier niveau du temple local d' Ishtar d […] Lire la suiteBABYLONEÉcrit par Guillaume CARDASCIA, Gilbert LAFFORGUE • 7 320 mots • 14 médias Dans le chapitre La Ire dynastie de Babylone 1894-1595 » […] La I re dynastie de Babylone est aussi appelée la dynastie amorrite, car elle est fondée par un de ces Sémites qui parcourent la steppe pastorale de l'Amourrou l'Ouest en langue sémitique. La basse Mésopotamie a subi, vers la fin du xx e siècle, une nouvelle invasion de ces groupes nomades, et un de leurs chefs, Sou-aboum 1894-1881, s'installe à Babylone où il prend le titre royal. Sa famill […] Lire la suiteDAGAN ou DAGONÉcrit par Daniel ARNAUD • 336 mots • 1 média D'origine inconnue et resté étranger à la culture sumérienne, le dieu Dagan appartient surtout à la religion des anciens sémites. Son nom, qui pourrait signifier grain », donne une idée médiocre de son importance il est en réalité à la Syrie ce qu'est Enlil à la Mésopotamie la divinité suprême, maîtresse du cosmos. En Babylonie, il apparaît surtout dans les noms propres à partir de la dynas […] Lire la suiteEXODE, histoire des HébreuxÉcrit par Marie GUILLET • 542 mots • 1 média L'exode des fils d'Israël de l'Égypte, où ils étaient tenus en esclavage, jusqu'au pays de Canaan, en passant par le désert du Sinaï, a une telle portée dans les théologies juive et chrétienne que l'événement historique lui-même retient habituellement moins l'attention que son interprétation. À partir de sources extra-bibliques et de certaines données ethnologiques, il est possible de mettre en r […] Lire la suiteHYKSÔSÉcrit par Jean VERCOUTTER • 1 968 mots Hyksôs est le nom donné par l'historien égyptien Manéthon iii e s. av. aux envahisseurs asiatiques qui dominèrent l' Égypte de 1730 environ à 1560 avant Flavius Josèphe, historien juif du i er siècle de notre ère, nous a conservé les passages où Manéthon mentionne l'invasion des Hyksôs. À l'improviste, des hommes d'une race inconnue venue de l'Orient eurent l'audace d'envahir no […] Lire la suiteJUDAÏSME - La religion juiveÉcrit par Georges VAJDA • 6 502 mots • 1 média Dans le chapitre Israël et les origines de la foi juive » […] La naissance du judaïsme a suivi un processus profondément original, caractérisé, à ses débuts, par une longue série d'expériences spirituelles – ou de révélations » pour le croyant –, dont les bénéficiaires furent les Hébreux ou Israélites. Ces derniers étaient un groupement de tribus sémites, dont certaines avaient séjourné en Égypte et dans la péninsule sinaïtique, et qui se fixèrent sur l […] Lire la suiteLIBANÉcrit par Philippe DROZ-VINCENT, Elizabeth PICARD, Éric VERDEIL • 26 467 mots • 18 médias Dans le chapitre Les origines » […] Peu de régions au monde ont une histoire aussi riche et complexe que la côte et la montagne libanaises. Au IV e millénaire avant les citadins de l'antique Byblos, ceux de Beyrouth, de Saïda et de Tyr, parlaient un dialecte sémitique et utilisaient déjà l'ancêtre de notre alphabet. Navigateurs et commerçants, ils colonisèrent le pourtour du Bassin méditerranéen, inaugurant ainsi une traditi […] Lire la suiteVoir aussiARAMÉEN langueASSYRIENSBABYLONIECIVILISATION PRÉHÉBRAÏQUE CANANÉENNECHALDÉENSÉCRITURE CUNÉIFORMEGUÈZEHISTOIRE DES HÉBREUXHISTOIRE DU PEUPLE JUIFPALMYRÉNIENSSYRIE histoire jusqu'en 1941Recevez les offres exclusives Universalis

3 Explique le premier paragraphe 4. Comment appelle-t-on une religion qui n’a qu’un seul Dieu ? 5. D’après la Bible, à qui Yahvé a-t-il dicté ses commandements ( 2ème paragraphe) ? 6. En donnant deux exemples, explique que certains commandements concernent les relations entre les hommes et d’autres les relations des Hébreux à Dieu.
Carte mentaleÉlargissez votre recherche dans UniversalisAfficher les 4 médias de l'articleVers 1760 avant notre ère, un petit clan conduit par Abraham quitte Sumer et vient s'installer en Canaan, entre le Jourdain et le littoral méditerranéen. En 135 après à l'issue d'une guerre sans merci contre l'Empire romain, l'État juif antique disparaît. L'histoire des Hébreux est celle d'une existence politique qui s'étend entre ces deux dates, sur une période de deux millénaires, dans les limites de la Terre sainte. L'apport des Hébreux à la civilisation tend parfois à estomper une histoire qu'eux-mêmes ne séparaient pas de leur conscience religieuse. D'après la Bible, les Hébreux sont d'abord la famille d'Abraham, venu de Mésopotamie. Après avoir vécu en Canaan sous la conduite des patriarches, ils en sont chassés par une famine et se fixent en Égypte ; ils y deviennent un peuple bientôt asservi. Sortis d'Égypte vers le xive siècle avant ils campent dans le Sinaï où ils reçoivent leur loi, la Tora. Ils conquièrent et colonisent Canaan où ils instaurent une démocratie tribale qui dure deux siècles et demi. Vers 1020, les Hébreux se donnent une monarchie tempérée. Après le règne brillant de Salomon 970-930, le royaume se scinde en deux Israël au nord, Juda au sud. Période d'existence politique par excellence, la période royale est aussi celle des Prophètes. En 722, Israël est détruit par les Assyriens ; en 586, Juda tombe sous les coups des Babyloniens. Pourtant les Hébreux reconstruisent leur État après une éclipse et un exil de quelques décennies. Ils demeurent sous la tutelle perse puis hellénistique avant de retrouver une totale indépendance sous les princes asmonéens 165-63 av. La conquête romaine fait des Hébreux des tributaires, les soumet à l'occupation militaire et à l'oppression politique sans anéantir leurs structures nationales. Des sursauts révolutionnaires multiples et deux guerres 66-73 et 132-135 apr. les opposent à des Hébreux s'apparente à celles de l'Égypte antique, de Babylone, de l'Assyrie, et, comme celles-ci, surgit des fouilles archéologiques et du déchiffrement de tablettes d'argile et de papyrus bien conservés. Elle comprend des heures de gloire et des temps de décadence. Elle donne lieu à des débats scientifiques comme l'histoire des Crétois, des Étrusques ou des Hittites. Surtout, elle pose des problèmes d'une nature unique, car il manque à cette histoire le point final qui seul autoriserait un jugement, une définition, une reconstruction synthétique. De l'histoire des Hébreux, l'Occident chrétien a fait une histoire sainte » dont le christianisme prendrait la suite. Mais les acteurs de cette histoire, les Juifs, demeurent et détiennent une connaissance intérieure de ses péripéties, inséparable de leur conscience religieuse. Ils en conservent encore deux témoignages capitaux, la Bible et le Talmud. Aborder l'histoire des Hébreux, c'est rencontrer deux difficultés majeures ; d'une part quel crédit l'historien peut-il accorder à des affirmations religieuses ? D'autre part, entre la vision chrétienne et celle des Juifs, laquelle retiendra-t-on ?Sans prétendre résoudre ces difficultés, on se fondera ici non seulement sur les documents classiques de toute l'histoire, archéologiques et littéraires, mais aussi sur le fait brut qu'il existe une transmission historique continue au sein du peuple hébreu, que cette transmission s'exprime dans une littérature écrite et orale, dans une liturgie, dans la conscience juive. L'époque biblique Le mot latin Hebraei, du grec Eϐρα̃ιοι, lui-même issu de l'hébreu Ibrī, désigne le peuple d'Israël à ses origines. Employé pour la première fois dans la Bible comme adjectif Genèse, xiv, 13, le terme dériverait du nom de l'ancêtre éponyme Eber, arrière-petit-fils de Sem, fils de Noé Genèse, x, 21-24. Une autre étymologie est soutenue à la suite d'Abraham Ibn Ezra, qui, au Moyen Âge, dans son commentaire de l'Exode xxi, 2, précise que le peuple d'Israël est dit hébreu car il vient d'au-delà mē-ēber du fleuve » l'Euphrate. Les découvertes des tablettes de El-Amarna et de Māri fournissent une autre origine possible de ce terme dans les formes Habiri et Habiru désignant comme nomades pillards des envahisseurs de Canaan vers 1350 avant Des textes égyptiens du xve siècle nomment aussi Apiru les serfs asiatiques soumis à la corvée. L'identification des Hébreux avec les Habiru ou avec les Apiru n'est pas admise par tous les savants. Dès l'Antiquité, d'autres appellations existaient pour désigner les Hébreux fils d'Israël, Israélites, Juifs en latin Iudaeus, de Juda, fils de Jacob. Ce dernier terme apparaît après le retour de la captivité de Babylone ve s., sans supplanter celui d'Hébreux, comme on le voit avec l'Épître aux Hébreux attribuée à saint Paul. L'histoire des origines hébraïques a été entièrement renouvelée depuis un siècle par les progrès de l'archéologie orientale, par le déchiffrement et l'étude des textes diplomatiques et littéraires qu'on a retrouvés et qui éclairent la période biblique. Pourtant, c'est encore la Bible elle-même qui fournit la clé de l'ensemble en effet, ces quelque douze siècles ont déjà leur histoire propre lorsque, vers 540, s'achève la rédaction de la Bible. Les origines Selon les traditions hébraïques, Abraham l'Hébreu était originaire d'Ur, en Mésopotamie. Ses ancêtres avaient émigré d'une cité sumérienne prospère vers la fin du troisième millénaire les fouilles de Leonard Woolley 1922-1934 ont dégagé le site d'Ur, près de Moughayir et d'El Obéid. Ville active dotée d'avenues menant aux temples, de tours carrées, de marchés, de grandes maisons de brique, Ur aurait connu une crise économique prolongée, qui aurait provoqué le départ de Térakh, père d'Abraham. La famille s'installe à quelque mille kilomètres d'Ur, à Harrân, sur le haut Euphrate ; c'est de là qu'Abraham quitte les siens pour gagner la terre de Canaan, promise par Dieu à sa postérité vers 1760. Cette migration en deux temps n'est pas un fait isolé des textes trouvés à Māri sur le moyen Euphrate par André Parrot révèlent des déplacements constants d'hommes et de biens dans ces régions. En Canaan, le petit clan d'Abraham séjourne à Sichem Naplouse, Hébron, Beershéva et Gérar, dans un pays à population clairsemée. À Hébron, Abraham acquiert une propriété foncière du Hittite Ephron, le champ de Makhpéla », qu'il paie 400 sicles d'argent Genèse, xxiii, 13-20. Le clan, qui compte quelques dizaines de personnes, esclaves compris, est conduit par Abraham, puis par ses fils et petit-fils, Isaac et Jacob, les patriarches. Il pratique l'élevage de bœufs, de chèvres, de moutons et d'ânes, et la culture des arbres fruitiers et des céréales. Forer des puits pour abreuver les troupeaux et irriguer les sols est une tâche jamais terminée, les puits étant parfois conquis ou bouchés par des voisins envieux. Les Hébreux s'abritent dans une sorte de village protégé par un talus de pierres sèches recouvert de ronces ; des citernes profondes aux parois de pierre renferment les grains ou conservent l'eau ; des tentes fabriquées avec des peaux ou en laine constituent les habitations. À la belle saison, une partie des membres du clan conduit les troupeaux vers des pâturages éloignés, passant la nuit sous des huttes de branchages. C'est dans le cadre de cette transhumance que se situent les péripéties de l'histoire de Joseph, fils de Jacob, vendu par ses frères à des caravaniers gagnant l'Égypte. Tout en entretenant des relations avec la partie du clan restée à Harrân, les Hébreux s'en distinguent par un abandon des croyances et pratiques ancestrales fondées sur un pessimisme radical à l'égard de la destinée humaine pour eux, Dieu est juste et compatissant et la terre est ouverte au bonheur, particulièrement celle de Canaan, qui est leur héritage. Alors que leurs parents du haut Euphrate parlent l'araméen, Abraham et les siens adoptent la langue de Canaan, l'hébreu. Lors d'une famine, les fils de Jacob descendent acheter du blé en Égypte ; ils retrouvent leur frère Joseph, devenu vizir de Pharaon, qui installe tout le clan en Égypte. Cet épisode met en valeur la fréquence des relations qui existaient entre les peuples d'Asie et ceux de la basse Égypte. Depuis 1700, l'Égypte est au pouvoir des Hyksos, dynastie étrangère favorable aux Sémites ; ce pharaon protecteur de Joseph aurait été Apophis. Les Hébreux reçoivent la terre de Gessen, au nord-est de l'Égypte, région propice, paraît-il, à l'élevage Genèse, xlvi, 51-55. Avec la mort de Jacob, que l'on inhume en grande pompe dans le caveau d'Abraham à Hébron, s'achève la période patriarcale. Les Hébreux constituent désormais douze tribus portant les noms des douze fils de Jacob Ruben, Siméon, Lévi, Juda, Issachar, Zabulon, Joseph en fait les deux demi-tribus d'Ephraïm et de Manassé, fils de Joseph, adoptés par Jacob, Benjamin, Dan, Nephtali, Gad, Aser. Chaque tribu est dirigée par un prince dit nassi ; elle comprend des clans dirigés par un ancien », des familles conduites par un chef. Ce groupe humain se définit par son Dieu, par une terre – la Terre promise –, par une langue, l'hébreu, qu'il a continué de parler en Égypte. La sortie d'Égypte et la traversée du désert Alors se leva sur l'Égypte un nouveau roi qui n'avait pas connu Joseph » Exode, i, 8. La Bible relate par ce verset la révolution politique qui entraîna l'asservissement des pasteurs hébreux de Gessen. Les Hébreux sont astreints aux travaux épuisants de construction de villes de dépôts ; on cherche par des règlements à diminuer leur importance démographique les sages-femmes sont chargées d'étouffer les nouveau-nés mâles. La dynastie qui se révèle ainsi brusquement hostile aux Sémites est-elle la XVIIIe, qui expulsa les Hyksos ? Le pharaon persécuteur des Hébreux ne serait autre, pour la plupart des historiens, que Ramsès II. La question reste ouverte, et elle est liée à celle de la date de l'Exode. D'après la tradition rabbinique de l'Exode, la servitude d'Israël en Égypte dure près d'un siècle, au moins autant que la première partie de la vie de Moïse. Fils de Amram et de Jocabed de la tribu de Lévi, Moïse ne fut pas noyé, comme l'ordonnaient les règlements ; caché parmi les roseaux du Nil, il fut recueilli par la fille de Pharaon et grandit en son palais, avant de s'exiler et de revenir, après un long séjour en Madian, pour libérer son peuple. Certains historiens identifient cette princesse égyptienne, mère adoptive de Moïse, avec Hatshepsout, fille de Thoutmosis Ier, qui confisqua à son profit le pouvoir pharaonique et gouverna l'Égypte pendant vingt-deux ans 1505-1483. Moïse reçoit au pied du mont Horeb une révélation de Dieu qui lui ordonne d'aller en Égypte pour en faire sortir Israël. De difficiles négociations commencent Moïse et son frère Aaron doivent convaincre d'abord les Anciens de leur peuple, puis obtenir de Pharaon qu'il laisse les Hébreux offrir dans le désert un sacrifice à leur Dieu. L'Exode décrit les dix plaies qui s'abattent sur les Égyptiens et dans lesquelles ceux-ci voient des actes de pure magie. Lors de la dixième – la mort des premiers-nés –, Pharaon cède et les Hébreux quittent l'Égypte. Selon l'Exode, poursuivis par ce dernier et par son armée, ils traversent la mer Rouge, qui se referme derrière eux sur les Égyptiens. Selon des calculs rabbiniques traditionnels, l'année de la Sortie d'Égypte correspondrait à 1312 ; c'est l'année de la mort du pharaon Ramsès Ier, fondateur de la XIXe dynastie. Une telle datation soulève des difficultés qu'on examinera plus loin. Sortis d'Égypte, les Hébreux constituent une nation. Les tribus nomadisent provisoirement dans le Sinaï. La vie économique est fondée sur l'élevage mais aussi sur l'artisanat dont les confréries étaient nées en Égypte. Menuisiers, ébénistes, tisserands, tanneurs, teinturiers, fondeurs occupent, dans le camp hébreu du désert, des emplacements particuliers. Le camp est dressé, pour une période assez longue, aux abords d'un point d'eau. La manne dont parle la Bible est une plante steppique, au goût légèrement sucré, qui pousse dans la péninsule sinaïtique. Don de Dieu, elle complète l'ordinaire de l'alimentation fait de laitages et de viande. La nation hébraïque reçoit sur le Sinaï la révélation divine qui constitue sa loi fondamentale les Dix Commandements, noyau de la Tora. Loi morale, politique, rituelle, la Tora est d'abord un pacte entre Dieu et son peuple. Celui-ci accepte la Loi ; Dieu, en retour, lui donnera en héritage la Terre promise, limitée par la mer des Joncs la mer Rouge, la mer des Philistins Méditerranée, le Désert Syrie, le Fleuve l'Euphrate. Quarante années durant – le temps d'une génération –, les Hébreux sont empêchés par des peuplades de la région de gagner la Terre promise. D'après l'Exode, Moïse transmet la législation divine à son peuple, aux Anciens et à son successeur Josué. Puis il meurt sur le mont Nébo, à la veille de la conquête de Canaan. La conquête de Canaan, les Juges 1272-1020 Canaan n'est plus le territoire faiblement peuplé de la période patriarcale. Géographiquement, c'est bien le pays de montagnes et de vallées promis par Dieu ; ses collines sillonnées de ruisseaux multiples en font une terre arrosée par les eaux du ciel. Mais Canaan abrite une civilisation parvenue à maturité à l'époque du bronze récent ; des cités-États, places fortes entourées de puissantes murailles, s'opposent à l'entrée des Hébreux. Les fouilles de Jéricho et de Hazor restituent les structures de ces cités qui possèdent des quartiers riches et des habitations misérables, des canalisations souterraines, et se servent pour l'écriture de tablettes d'argile comme celles qu'on a retrouvées à Gézer, Sichem et Jéricho. L'archéologue constate, au début du xiiie siècle, une régression brusque de la civilisation matérielle la maison confortable est ruinée, les fortifications sont réparées sans art, les demeures nouvelles sont bâties en pierre grossière, le ciment disparaît. C'est la marque, dans les strates, de la brusque conquête israélite Tous ces rois et leur terre, Josué les captura en une seule fois, car le Seigneur Dieu d'Israël combattait pour Israël » Josué, x, 42. Jéricho a donné lieu à des fouilles importantes qui établissent que ses murs s'écroulèrent vers l'extérieur, et non en sens inverse, sous les coups de boutoir d'un assaillant. Josué doit agir vite, car déjà les tribus de Ruben, de Gad et la demi-tribu de Manassé sont installées en Transjordanie. En dépit de la supériorité technique des Cananéens, qui savent fondre le fer, les Hébreux conquièrent une bonne partie du pays ; cependant, des cités cananéennes subsisteront à leurs côtés pendant près de trois siècles. Une stèle égyptienne, peut-être de cette époque env. 1220, mentionne pour la première fois Israël. La tradition attribue à Josué l'organisation territoriale et tribale d'Israël. Après la conquête, Josué fait donc établir un cadastre et opère le partage des sols entre les tribus Josué, xviii, 4-9 Aser, Nephtali, Zabulon reçoivent le nord ; Issachar, Ephraïm, Dan, Benjamin, le centre ; Juda et Siméon, le sud ; Gad et Ruben détiennent la Transjordanie. Manassé obtient un vaste territoire de part et d'autre du Jourdain. La tribu sacerdotale de Lévi ne reçoit point de terre, elle vivra des dîmes prélevées sur les récoltes pour le service de Dieu. Les chefs du peuple, réunis par Josué à Sichem, ratifient le pacte fondamental qui doit régir désormais l'existence des Hébreux sur leur terre Josué, xxiv. Le système politique est celui d'une fédération de tribus gouvernées par des magistrats élus, les Anciens d'Israël, et par des assemblées populaires. L'administration est pourvue par élections Tu te donneras tu éliras des juges et des prévôts en toutes tes portes » Deutéronome, xvi, 18. En temps de guerre, les tribus élisent un šophet, ou juge, pour conduire les armées, le renvoyant à sa charrue après les opérations militaires. On comprend mieux aujourd'hui la signification institutionnelle des termes techniques de la Bible grâce à l'étude de textes ougaritiques de cette période. On sait ainsi que l'institution détentrice du pouvoir en dernier ressort, la Eda, est une assemblée des hommes en état de porter les armes et un conseil national ayant pouvoir exécutif. Au niveau de la localité, les hommes de la ville » sont un collège de sept magistrats que contrôle un conseil municipal parfois nombreux. Du fait de l'autonomie presque entière des localités hébraïques, les hommes de la ville » et leur conseil détiennent le plus clair du pouvoir. Ils siègent à la Porte, carré étroit, ménagé dans l'intérieur de la muraille, assis sur des bancs de pierre. Pour se défendre, les Hébreux habitent dans les villes, mais leurs champs sont au dehors et ils vivent dans les campagnes avec leurs troupeaux durant toute la belle saison. À l'intérieur de la ville, seuls les artisans demeurent en permanence ; des marchands étrangers y exposent aussi parfois leurs denrées précieuses. La ville ne comprend ni voies dallées, ni temples à colonnes, la muraille elle-même est mal consolidée. L'habitat – une pièce unique donnant sur cour, aux murs de terre séchée et recouverte d'argile et de branchages – est égalitaire toutes les familles vivent pratiquement de la même manière. La civilisation matérielle de la cité hébraïque reste pauvre. En revanche, la vie intellectuelle est attestée par une connaissance poussée des traditions orales religieuses et historiques. C'est ce qui permet à un juge issu d'un milieu modeste de raconter la conquête de Josué Juges, xi, 26. L'écriture est répandue dans le peuple, comme en témoigne l'anecdote du garçon de Succoth pris au hasard dans les champs, ce garçon couche par écrit les noms des soixante-dix magistrats de sa localité Juges, viii, 14. Ces trois premiers siècles d'Israël sur sa terre sont une période de guerres endémiques contre Madianites, Ammonites, Amalécites et surtout Philistins issus de Caphtor la Crète ?, constituant une puissante fédération de cinq cités Gaza, Ascalon, Ashdod, Eqrôn, Gat. Les Israélites appelèrent ce temps-là l' époque des Juges » parce que, tour à tour, plusieurs chefs sortis du peuple, les Juges, les conduisirent au combat quelques mois durant. La chronologie de ces personnages est mal assurée du fait qu'ils ne régirent pas toutes les tribus à un moment donné, certains exercèrent leurs fonctions en même temps que d'autres. Leur liste est donnée par le Livre des Juges Otniel, Ehud, Shamgar, Débora, Gédéon, Tola, Jaïr, Jephté, Içvan, Elon, Abdon, Samson, Héli, Samuel. La tradition juive retient Débora pour sa poésie, le Cantique de Débora » Juges, v, Gédéon pour sa stratégie, Jephté pour un vœu imprudent, Samson pour sa force physique, Samuel pour son inspiration prophétique. Au xie siècle, les Philistins, installés sur le littoral et détenteurs exclusifs des techniques du fer, font sentir aux Hébreux leur supériorité militaire et les tiennent sous leur sujétion. Seul un système d'intégration politique peut assurer la survie des Hébreux Abimélec, fils du juge Gédéon, avait tenté d'instaurer une monarchie en Israël, mais l'attachement aux libertés municipales » fit échouer sa tentative. Une assemblée des Anciens d'Israël, tenue à Rama vers 1020, exige du dernier juge, le prophète Samuel, la désignation d'un roi ; elle ratifie la peinture fort désagréable que brosse Samuel de la monarchie avec la formule Qu'il y ait un roi sur nous ! Soyons, nous aussi, comme les autres nations. Que notre roi nous juge, qu'il sorte à notre tête, qu'il conduise nos guerres ! » I Samuel, viii, 19-20. La période royale 1020-586 La période royale s'ouvre avec l'assemblée de Rama, tenue par Samuel, et se clôt avec le meurtre, à Mizpa en 586, de Guédalya, gouverneur des Hébreux, après la défaite de Sédécias, dernier roi du Juda. Dans l'intervalle, l'assemblée de Sichem avait, en 930, scindé le royaume de Salomon en deux États Israël et Juda. Le royaume unifié 1020-930 Proposé par Samuel, Saül, de la tribu de Benjamin, est élu roi par l'assemblée du peuple tenue à Mizpa peu de temps après celle de Rama encore que certains historiens situent à Gilgal l'intronisation de Saül. Avez-vous vu celui que le Seigneur a choisi ? Il n'y a personne comme lui dans tout le peuple ! Et tout le monde s'exclama et dit Vive le roi ! Puis Samuel dit au peuple le droit de la royauté et il l'écrivit dans le livre qu'il déposa devant le Seigneur. » I Samuel, x, 24-25. Le roi est l'oint de l'Éternel, par la vertu de l'huile sainte versée sur son front par Samuel. À ce titre, il fait respecter par ses soldats les interdits alimentaires I Samuel, xiv et prohibe la sorcellerie. Selon le vœu du peuple, Saül est d'abord uniquement le chef d'une armée permanente. Il construit des forteresses qu'il dote de tours et de dépôts de vivres et de pierres de jet. W. F. Albright a dégagé, entre 1922 et 1933 à Tell-el-Foul, les vestiges d'une citadelle qu'il identifie à Guibéa, fortifiée par Saül. Le roi lève des volontaires et enrôle des mercenaires ; il réquisitionne bêtes et vivres pour ses troupes. Il passe le plus clair de ses campagnes à combattre les Philistins et se suicide après la terrible défaite de Gilboa 1004. David, de la tribu de Juda, est proclamé roi par l'assemblée d'Hébron après la mort de Saül. Il obtient après bien des péripéties et une lutte sans répit contre Ishbaal et Abner, fils et cousin de Saül, le ralliement des tribus d'Israël et des peuplades allogènes, et s'empare en 997 de Jérusalem, dont il fait sa capitale. Il entreprend alors de transformer les structures politiques et économiques d'Israël. Dans le domaine politique, il crée une administration destinée à remplacer les institutions tribales et municipales et installe un véritable gouvernement. En matière économique, il développe l'agriculture et l'élevage en organisant le domaine royal et impose la création d'une métallurgie du fer. Sur le plan religieux, il transfère l'Arche d'alliance à Jérusalem et règle la liturgie, dotée de psaumes de sa composition. En dépit de sa vie parfois agitée, de ses erreurs, de ses épreuves, David est pour son peuple le roi selon le cœur de l'Éternel ». Aussi peut-il, à l'assemblée de Jérusalem av. 970, faire désigner son fils Salomon pour successeur. Durant les quarante années de son règne sur un État jouissant pour la première fois depuis trois siècles d'une paix durable, Salomon transforma le royaume. Il avait douze intendants sur tout Israël, ils fournissaient le roi et sa maison chacun avait la charge du ravitaillement, un mois par année chacun y pourvoyait » I Rois, iv, 7 ; c'est un véritable document d'archives que transmet le Livre des Rois, les lacunes mêmes du texte témoignent de son authenticité endommagée sur son bord, la liste a perdu certains noms de fonctionnaires. Les intendants administrent les départements royaux, sans heurter de front les institutions traditionnelles du peuple. Les Hébreux produisent principalement du blé, de l'orge, de l'huile, du vin, dont ils exportent une part croissante. Les villes se développent, le roi y fait construire des écuries pour ses chevaux, des dépôts de vivres et d'armes, des résidences pour ses officiers. Des constructions royales à Gézer, Meggido et surtout Jérusalem drainent une importante main-d'œuvre et des matériaux de construction en grandes quantités. Jusque dans le désert, des routes et des pistes sont tracées, que parcourent des caravanes. À Eilat, sur la mer Rouge, fonctionnent des mines et des fonderies royales de cuivre ; du port, des navires cinglent vers la lointaine Ophir en quête d'or. Israël connaît son apogée avec le développement urbain voulu par le roi. Salomon édifie le Temple à Jérusalem, sur le mont Moriah, acquis par David, où la tradition situe le sacrifice d'Isaac II Samuel, xiv. En vertu d'un accord, le prince phénicien de Tyr fournit pour cette construction – contre des produits agricoles –, des bois du Liban et un architecte qualifié, Houram-Abi ; 170 000 ouvriers conduits par 3 300 officiers y travaillent pendant sept ans. Le Temple est un vaste château aux épaisses murailles, dont l'architecture doit beaucoup à celle des Phéniciens ; la partie la plus sainte, le Debir, est inaccessible au public c'est le Saint des Saints, où est placée l'Arche d'alliance abritant les tables de la Loi. Deux chérubins hauts de cinq mètres veillent sur l'Arche. Sanctuaire unique, le Temple de Jérusalem reçoit les sacrifices et les prières de tout Israël. Il a, en outre, ainsi le proclame Salomon dans sa prière inaugurale I Rois, viii, une vocation universaliste. En politique étrangère, Salomon conclut des accords avec l'Égypte il épouse une fille de Pharaon, avec Tyr, avec l'Éthiopie la reine de Saba qui rend visite à Salomon est, selon la maison qui régna en Abyssinie jusqu'en 1975, à l'origine de la dynastie éthiopienne. Poète inspiré, Salomon est pour la tradition juive l'auteur de livres multiples dont la Bible retient les Proverbes, le Cantique des cantiques, l'Ecclésiaste peut-être postérieur à l'époque salomonienne. Dans les dernières années du règne, mûrit une crise due à une croissance économique trop brusque et à une fiscalité exigeante. Un parti d'opposition, dirigé par un officier royal en exil, Jéroboam, se constitue, soutenu par l'Égypte de la XXIIe dynastie. Après la mort de Salomon, une assemblée se réunit à Sichem en présence de Roboam, fils de Salomon et candidat à la succession, et de Jéroboam, porte-parole de l'opposition I Rois, xii. L'Assemblée s'achève par la sécession des tribus d'Israël et la fuite de Roboam à Jérusalem. Dix tribus se rallient à Jéroboam, Roboam ne conservant que l'allégeance de sa propre tribu, Juda, et celle de Benjamin. Les royaumes d'Israël et de Juda 930-586 Le royaume d'Israël est le plus vaste et le mieux pourvu des deux royaumes. Mais il souffre d'une instabilité dynastique marquée par des coups d'État militaires. Ses rois sont Jéroboam 930-913, Nadab 913-910, Baasa 910-886, Elah 886-885, Zimri 885, Omri 885-876, Achab 876-853, Ochozias 853-852, Joram 852-842, Jéhu 842-813, Joachaz 813-800, Joas 800-785, Jéroboam II 785-744, Zacharie 744-743, Shalloum 743, Menahem 743-736, Péqakhyah 736-735, Péqakh 735-730, Osée 730-722. Les règnes marquants sont ceux de la maison d'Omri » celui d'Achab particulièrement, de Jéhu, de Jéroboam II. À la dynastie omride, souvent mentionnée dans les tablettes assyriennes, est due une capitale bâtie de toutes pièces sur la colline de Sémer, Samarie. On y a dégagé campagnes de Crowfoot et de Sukenik, 1932-1933 les vestiges du fabuleux palais royal, la Maison des ivoires. Les rois d'Israël, sauf pendant les règnes d'Omri et d'Achab, se débattent entre l'Égypte qui considère la région comme son domaine et l'Assyrie qui en entreprend la conquête. Ils doivent tantôt combattre, tantôt soutenir leur voisin septentrional, la Syrie. Avec Juda, les rapports sont souvent délicats, le monarque frère » est soupçonné d'appuyer la subversion en Israël. Jéhu est contraint de reconnaître la suzeraineté du roi d'Assyrie il est représenté agenouillé devant le roi assyrien sur un obélisque érigé par Salmanassar III. L'historiographie biblique insiste beaucoup sur la pénétration du culte de Baal dans le royaume d'Israël. Vers 730, les Assyriens placent sur le trône d'Israël Osée, leur créature ; celui-ci se révolte, mais il est battu et Samarie est prise, le royaume détruit, ses populations déportées dans les lointaines régions de Khabor ; on installe à leur place des colons assyriens, les futurs Samaritains. Ceux-ci adoptent bientôt la religion israélite ; ils construiront au vie siècle leur temple sur le mont Garizim et conserveront l'ancienne écriture hébraïque jusqu'à nos jours. Le royaume méridional de Juda maintient Jérusalem comme capitale et, en dépit des efforts des rois d'Israël, le Temple demeure le centre religieux de tous les Hébreux. Il s'étend encore sur les contrées désertiques du sud jusqu'à la mer Rouge. La maison de David » est représentée par vingt rois Roboam 930-917, Abia 917-915, Asa 915-875, Josaphat 875-850, Joram 850-844, Ahaziah 844-842, Athalie 842-836, Joas 836-797, Amasia 797-780, Ouzia-Azarias 780-740, Jotham 740-735, Achaz 735-722, Ézéchias 722-692, Manassé 692-642, Amon 642-640, Josias 640-608, Johachaz 608, Eliaqim 608-598, Jéconia 598, Sédécias 598-586. L'histoire du royaume de Juda comprend trois périodes distinctes de Roboam à Jotham, il connaît une ère d'expansion malgré des conflits fréquents avec la Syrie ; d'Achaz à Josias, il est vassal de l'Assyrie, puis de l'Égypte ; de Joachaz à Sédécias, il est aux prises avec les Chaldéens qui le détruisent finalement, avec Jérusalem et son Temple, en 586, déportant les élites à Babylone. Les règnes marquants furent celui d'Ouzia, pour son expansion militaire et économique, et ceux d'Ézéchias et de Josias pour leur politique axée sur la fidélité religieuse. La civilisation hébraïque au viiie siècle Malgré le schisme politique, la vie n'est guère différente en Israël et en Juda. L'économie est fondée sur l'agriculture céréales, vignes, oliveraies. L'élevage est pratiqué de façon intensive pour approvisionner les villes nouvelles ou rénovées Mizpa, Meggido, Debir, Lakish, Samarie, Jérusalem. Dans ces villes – les fouilles du xxe siècle ont dégagé les sites d'une vingtaine d'entre elles, confirmant l'importance et la qualité de leur construction – habitent des artisans groupés en corporations ou dans des manufactures royales on a retrouvé des jarres sortant d'ateliers royaux avec la mention gravée la-mélekh, au roi ». La cité de Debir site de Tell Beit Mirsim est le fief des teinturiers. De grands travaux d'adduction d'eau sont effectués dans les villes l'aqueduc souterrain de Siloé à Jérusalem est foré vers 700, sous Ézéchias ; on possède son inscription inaugurale. Il semble bien que les cités de province abritaient des temples – comme celui qui a été trouvé à Arad –, dont le rôle semblait contredire la vocation unique du Temple de Jérusalem. Monuments et cités n'ont laissé que des vestiges, précieux pour l'historien, de peu de valeur pour l'histoire de l'art. On rassemble pourtant une vaste collection d'inscriptions sur ostraca qui éclaireront la connaissance de la vie quotidienne et des institutions. L'art israélite, connu pour les ivoires de Samarie et les fragments de sculptures d'Arlan Tash, est peu original il doit beaucoup à l'Égypte et à Tyr. Mais la contribution essentielle des Hébreux à la civilisation réside dans l'ampleur et la résonance du phénomène prophétique. L'époque royale est celle par excellence des prophètes dont Élie et Élisée sont les modèles. Sortant souvent d' écoles de prophètes », ils revendiquent le respect absolu du pacte du Sinaï par l'abandon du paganisme et la cessation de toute injustice sociale. Ils ignorent la division politique du pays d'Israël et montrent peu de déférence vis-à-vis de l'autorité royale et vis-à-vis du clergé de Jérusalem. Si le message d'Élie et d'Élisée, sous le règne d'Achab, est uniquement oral, Amos sous Jéroboam II, Isaïe sous Ézéchias, Jérémie sous Sédécias rédigent par écrit leurs appels, qui seront plus tard intégrés à la Bible. Inspiré par Dieu et se présentant comme son envoyé, le prophète combat toute infidélité au pacte divin et annonce la destruction du royaume coupable, promettant qu'à la fin des temps Dieu ramènera le reste d'Israël » pour établir son Royaume sur la terre. Pour les prophètes, les catastrophes politiques sont des signes de l'accomplissement de leurs mises en garde, mais aussi des preuves de la vérité de leurs promesses. Un roi juste, fils de David, le Messie, c'est-à-dire l'Oint du Seigneur, règnera sur Israël et sur le monde Il arrivera à la fin des temps que la montagne de la maison du Seigneur sera affermie sur la cime des montagnes et se dressera au-dessus des collines, et toutes les nations y afflueront. Et nombre de peuples iront en disant Or çà, gravissons la montagne de l'Éternel pour gagner la maison du Dieu de Jacob, afin qu'Il nous enseigne ses voies et que nous puissions suivre ses sentiers, car de Sion sort la Tora et de Jérusalem la parole du Seigneur. Il sera un arbitre entre les nations et le précepteur de peuples nombreux ; ceux-ci alors, de leurs glaives, forgeront des socs de charrues et de leurs lances des serpettes ; aucun peuple ne tirera plus l'épée contre un autre peuple, et l'on n'apprendra plus l'art des combats » Isaïe, ii, 2-4. Détenteur d'une certitude de l'espoir, d'un sens de l'orientation de l'histoire, le peuple hébreu est armé pour survivre à des coups capables de détruire toute autre civilisation. En 722 pour Israël, en 586 pour Juda, les structures politiques sont supprimées, mais les Hébreux ne disparaissent pas. L'exil et le retour En 586, Jérusalem tombe aux mains des Babyloniens, le Temple est détruit, on crève les yeux du roi Sédécias, on déporte nobles, bourgeois et artisans. Un gouverneur judéen, Guédalya, toléré par le vainqueur, réside quelques mois à Mizpa ; il est bientôt assassiné par les derniers résistants commandés par Ismaël ben Netanya. On trouve dans les archives babyloniennes des listes de prisonniers Juifs, 3 023 » porte un état de Nabuchodonosor. En fait, les convois de déportés se succèdent 40 000 sont transférés sur les rives de l'Euphrate. Seuls les grands sont emprisonnés et nourris par la cour de Babylone des bons de vivres portent les mentions Pour Yahukino, roi de Juda, pour les cinq fils du roi, pour huit Juifs ». Les petites gens cultivent les terres du roi dans des villages implantés sur les canaux d'irrigation Kéroub, Addam-Immer, Kasiphyah, Tel Mélakh, Tel Aviv. Ils sont astreints à la corvée et subissent le statut de qatinu, d'étrangers aux droits limités ; mais, après les horreurs de la guerre et de l'exil, cette déportation est presque supportable. Certains colons acquièrent une certaine aisance et possèdent esclaves et servantes. Une vie communautaire se développe parmi eux et le culte synagogal s'organise, remplaçant les sacrifices par la lecture des messages prophétiques de Jérémie et d'Ézéchiel et par la récitation de psaumes. Le psaume CXXXVII est empreint de la nostalgie du pays perdu Aux fleuves de Babel, là nous étions assis et nous pleurions, nous souvenant de Sion. Aux saules du rivage, nous suspendîmes nos harpes. Car, là, nos ravisseurs nous demandaient des chants, nos oppresseurs de l'allégresse chantez-nous un des chants de Sion. – Comment chanterions-nous le chant du Seigneur en terre étrangère ? » En 538, les Perses Achéménides prennent la place de Babylone à la tête de l'Orient méditerranéen. Ils fondent leur politique sur l'autonomie des peuples asservis à Babylone un texte perse, le cylindre dit de Darius », le souligne. Un décret de Cyrus Esdras, i, 2-4 autorise les Juifs à regagner leur pays et leur restitue les objets du Temple de Jérusalem. Le retour est lent et s'accomplit en plusieurs étapes, le premier groupe est conduit par Zorobabbel, petit-fils du roi exilé Jéconia. La communauté du Retour sera réorganisée par Ezra ou Esdras et Néhémie ; le prophète Zacharie l'engage à reconstruire le Temple. Ezra le Scribe reconstitue la collection des Livres saints et synthétise dans les Chroniques l'histoire universelle et nationale telle que la voyait le peuple d'Israël. L'époque classique antique 540 av. apr. Alors que l'époque biblique est centrée sur la terre de Canaan, où Israël connaît une existence politique de plus de huit siècles, l'époque classique concerne les Juifs d'une diaspora déjà constituée autant que ceux du pays d'Israël. Alors qu'auparavant seul l'Orient était en relation avec Israël, c'est maintenant l'Occident gréco-romain qui se heurte à ce dernier et donne à son histoire une dimension universelle. Les Hébreux, qui jusque-là étaient assiégés par le polythéisme, voient alors leur religion s'affermir et entrer dans une période d'expansion. La vision chrétienne de l'histoire réserve à cette période le terme de judaïsme », un judaïsme qu'elle estime révolu à l'avènement du christianisme ; pour les juifs, au contraire, le terminus ad quem de cette période est exclusivement politique. Le Second Temple, la tutelle perse et hellénistique À la suite de l'édit de Cyrus, des convois d'exilés rentrent en terre d'Israël. Les nouveaux arrivants se heurtent aux populations locales, malgré la protection lointaine des Perses Achéménides. Les terres abandonnées sont remises en culture, des maisons sont bâties dans un périmètre restreint autour de Jérusalem. Le culte sacrificiel reprend sous le grand prêtre Jésus, avant même la reconstruction du Temple, préconisée par le prophète Zacharie. Cette communauté est déchirée par la lutte entre propriétaires terriens et journaliers, entre créanciers et débiteurs insolvables asservis. Des réformes sont menées à bien, sur le plan social par Néhémie, envoyé du Grand Roi, sur le plan religieux par Ezra le Scribe. L'assemblée de la Porte des eaux adopte les règlements constitutifs dits Teqanot-Ezra, en vertu desquels le régime monarchique disparaît. On désigne parfois du terme de nomocratie le système adopté par les Juifs du Retour la loi religieuse devient la loi de l'État dont le chef est le grand prêtre, assisté par une assemblée dite Grande Synagogue, institution souvent évoquée mais que l'érudition contemporaine cerne malaisément. Les sessions de l'assemblée sont espacées ; un conseil restreint, les nobles de Judée, constitue un sénat permanent. Le pays s'appelle – d'après les monnaies et les papyrus d'Éléphantine – Yehūd, Judée. Il demeure sous la tutelle perse jusqu'à la conquête d'Alexandre le Grand 332. La suzeraineté appartient ensuite aux rois hellénistiques, Lagides d'Égypte ou Séleucides de Syrie. On sait peu de choses sur cette longue période au départ, Yehūd est une colonie juive vivant à Jérusalem et dans les alentours ; l'arrière-pays, dévasté, lui est disputé par les Samaritains ; au terme de cette période, une population nombreuse vit dans cités et villages à travers tout le pays et sa richesse suscite les convoitises étrangères ; la pratique et la connaissance de la Loi sont fortement enracinées, jusque dans les couches paysannes. L'écriture carrée dite assyrienne a remplacé l'ancienne écriture dite hébraïque en usage depuis Moïse et gravée sur la pierre et l'argile à l'époque royale. À la fin du iiie siècle, la civilisation hellénistique s'introduit en Judée, où l'on construit des cités grecques telles que Marissa, où l'on étudie les auteurs grecs, où des écoles s'ouvrent sur le modèle grec, comme celle de Jésus fils de Sira, l'auteur de l'Écclésiastique. Devant l'ascension de la puissance romaine en Orient, le suzerain séleucide Antiochus IV Épiphane cherche à créer un empire hellénistique. Il impose par édit la religion grecque en Judée, avec l'accord du grand prêtre hellénisant Jason, bientôt supplanté par Ménélas. Le Temple est consacré à Zeus Olympien et la pratique du judaïsme devient passible de mort. Une persécution religieuse – la première de l'histoire – s'abat sur les couches populaires rétives à l'hellénisme. La révolte éclate en 168 avant notre ère, dans le village de Modin, dont les habitants massacrent le détachement royal chargé d'imposer l'hellénisation. Mattathias, prêtre de la famille asmonéenne, en prend la tête avec ses cinq fils Jean, Simon, Juda, Éléazar, Simon. Ces chefs de la résistance d'abord, de l'insurrection populaire ensuite, sont dits Macchabées dont l'étymologie probable est l'araméen maqab, marteau. Le régime asmonéen 165-63 av. La guerre populaire contre les Séleucides dure vingt ans. Mais très vite Jérusalem est libérée, le Temple purifié et rendu au culte du Dieu d'Israël ; une fête commémore l'événement, Ḥānukkāh l' inauguration ». En 145, l'appui de Rome ayant été sollicité et obtenu par les Juifs, le souverain de Syrie reconnaît l'indépendance du pays. Simon Macchabée est investi Sar-Am-El prince du peuple de Dieu » par l'assemblée tenue en 140. Il entretient des relations diplomatiques avec Rome et Sparte, frappe ses propres monnaies, entreprend la conquête de la Transjordanie. Il instaure une dynastie qui détient le grand pontificat et la puissance politique. Ses successeurs sont Jean Hyrcan 135-104, Juda-Aristobule et Antigone 104-103, et surtout Jonathan-Alexandre Jannée 103-76. Celui-ci prend le titre de roi et poursuit la politique expansionniste de la dynastie, annexant la Galilée, l'Idumée, le littoral méditerranéen avec Jaffa et Alep. Il impose le judaïsme à toutes les cités de son obédience, mais se heurte à l'opposition du Sanhédrin, cour suprême d'Israël. La tradition juive est défavorable à Alexandre Jannée. Qu'il ait conquis un territoire rendant à Israël les frontières de David, qu'il l'ait couvert de places fortes, qu'il ait développé la vie économique avec succès, au point de donner à son royaume une prospérité sans égale, qu'il ait converti des païens, qu'il ait pratiqué les préceptes religieux avec ferveur et pompe, cela ne lui est pas compté. Il avait en effet choisi la tendance sadducéenne, maîtresse du Temple. Faisant remonter leur origine au grand prêtre Sadoq, les sadducéens s'attachent exclusivement à la Loi écrite interprétée avec rigueur et à la lettre ; ils refusent les croyances populaires existence des anges et des esprits, Au-Delà, résurrection, immortalité de l'âme ; le culte sacerdotal est pour eux l'élément majeur de la religion ; ils rejettent toute adaptation des pratiques. Les pharisiens, au contraire, admettent qu'il est une Loi orale révélée à Moïse sur le Sinaï et transmise de génération en génération ; ils sont stricts dans leur pratique des préceptes et se séparent parūš, séparé des ignorants et des impies ; pourtant, ils reçoivent les coutumes et traditions populaires, particulièrement l'attente messianique et la certitude de la résurrection, s'attachent à l'enseignement et sont disposés à adapter la loi religieuse aux nécessités nouvelles, selon le principe Tout ce qu'un pieux disciple enseigne découle de la révélation reçue par Moïse au Sinaï. » Alexandre Jannée pourchassa donc et décima les maîtres pharisiens qui lui reprochaient d'avoir uni en sa personne royauté et sacerdoce. La secte essénienne, rigoriste jusqu'au refus de la vie politique, comprend des groupes conventuels menant une existence isolée dans le désert, obéissant à une règle, suivant un calendrier religieux différent de celui du Temple. Les manuscrits de la mer Morte découverts en 1948 ont permis de connaître leur principal établissement, Qūmran, dont on a pu reconstituer les installations, où leur temps se partageait en travail manuel, étude et prière, et où n'étaient admis, après un difficile noviciat, que les âmes d'élite. Des trois principales sectes mentionnées ici, celle des pharisiens avait prévu l'instruction obligatoire dans son programme un de ses sages, Simon ben Shétah, l'avait décrétée sous le règne même de Jannée. Les pharisiens triomphèrent des sadducéens amis du trône et des esséniens adeptes d'une pureté érémitique ; ils animèrent seuls la synagogue, assemblée d'étude et de prière, qui avait gagné villes et villages d'Israël. À la mort du roi s'inscrivit dans le rouleau de jeûne » – calendrier des jours où le jeûne est interdit – un jour faste. Salomé-Alexandra, veuve de Jannée, lui succéda 76-67 elle changea de politique intérieure en faisant appel aux pharisiens. Son fils, Hyrcan II, disputa ensuite le pouvoir à son frère Aristobule et fit appel à Pompée. Celui-ci s'empara de Jérusalem en 63, transformant la Judée en province romaine. La domination romaine La Judée garde son grand prêtre, chef théorique de l'État, elle a parfois même un roi Hérode le Grand 37-4 ; mais ce sont des créatures de Rome agissant sous le contrôle du gouverneur provincial de Syrie-Palestine. De 6 à 67 après c'est l'administration directe qui prévaut, la Judée obéit aux procurateurs Coponius 6-9, Marcus Ambilulus 9-12, Annius Rufus 12-15, Valerius Gratus 15-26, Ponce Pilate 26-36, Marcellus 36-37, Marullus 41-43, Cuspius Fadus 44-46, Tibère Alexandre 46-48, Ventidius Cumanus 48-52, Antonius Felix 52-60, Porcius Festus 61-62, Albinus 62-64, Gessius Florus 64-67, qui résident à Césarée, sauf lors des fêtes juives où ils viennent à Jérusalem pour écraser un soulèvement éventuel. Le grand prêtre officie au Temple, mais il est privé de tout pouvoir, même judiciaire. La Judée romaine, très peuplée – elle comptait selon le recensement ordonné par Néron environ deux millions et demi d'âmes –, connaît une forte activité économique dont la fiscalité romaine tire d'énormes tributs. Le blé, l'huile, le miel sont chargés, à Ptolémaïs et à Césarée, sur des navires à destination de Rome. Les Romains encouragent surtout la culture de l'olivier, d'où l'expression zeitun-er-Rum oliviers des Romains » en usage chez les Arabes. Les abords de la mer Morte, avec la ville d'Ein-Gueddi, sont couverts de vignes pourvoyeuses de crus de qualité. De grands travaux mobilisent une main-d'œuvre corvéable construction de routes, de forteresses, de cirques, de thermes, de temples dans les cités à population grecque. À Jérusalem, Hérode, soucieux d'accroître sa popularité, dépense des sommes considérables pour faire reconstruire le Temple. Partout s'édifient des mausolées et des synagogues. La domination romaine paraît engendrer une prospérité matérielle indiscutable. L'opinion des Juifs est pourtant partagée sur l'œuvre des occupants Rabbi Jossé et Rabbi Siméon étaient ensemble ; avec eux se trouvait Juda, un fils de prosélyte. Rabbi Juda ouvrit la bouche et dit Comme sont beaux les travaux de cette nation ; ils ont ouvert des rues, lancé des ponts, édifié des thermes ! Rabbi Jossé garda le silence. Rabbi Siméon répondit Tout ce qu'ils ont construit, ils ne l'ont construit que pour eux-mêmes ; ils ont ouvert des rues pour y installer des prostituées, des thermes pour leur plaisir et des ponts pour y percevoir des péages » Sabbat 33 b. En fait, l'agitation antiromaine est endémique en moins d'un siècle, on compte vingt-six soulèvements armés des Juifs contre Rome, tous suivis d'une répression atroce avec crucifixion des chefs. Le mouvement de Juda le Galiléen, qui se rattache au parti extrémiste des zélotes, s'empare de places fortes et proclame une république juive ; Juda est tué, mais ses fils Jacob, Simon et Ménaḥem poursuivent son œuvre et meurent à leur tour exécutés par les Romains. Un disciple de Jésus de Nazareth, Siméon, fait partie des zélotes Luc, vi, 15. Jésus lui-même est considéré par ses disciples et ses partisans comme le roi qui délivrera Israël de l'oppression. Ainsi s'explique le motif de son exécution, apposé sur la croix Jésus de Nazareth, Roi des Juifs ». Sous Néron, en 66, éclate une insurrection généralisée ; le prince proromain Agrippa doit s'enfuir, le grand prêtre Ananias, collaborateur de l'ennemi, est mis à mort, les troupes romaines la XIIe légion commandée par Cestius Gallus, gouverneur de Syrie sont chassées du pays. On frappe des monnaies à la devise An I de la Liberté ». Un gouvernement à majorité pharisienne est installé à Jérusalem, vite contesté toutefois par les extrémistes Siméon bar Giora et Jean de Giscala qui s'emparent du pouvoir. Néron envoie alors en Orient Vespasien avec la Ve et la Xe légion. Une reconquête des places fortes ouvre la route de Jérusalem qui est assiégée à partir de mars 70. La cité est surchargée de réfugiés et de pèlerins venus à Jérusalem pour la Pâque la famine est effroyable, une enceinte romaine de 7 km interdit l'arrivée des secours. Du 1er juillet au 26 août les assauts se succèdent ; le Temple est incendié le 28 août ; Jérusalem est rasée. À Rome, en 71, le vainqueur de Jérusalem, Titus, célèbre son triomphe sur l'arc élevé en son honneur est sculpté le mobilier cultuel du Temple. Au soir du triomphe, Siméon bar Giora, âme de la Guerre des Juifs, est étranglé dans le Tullianum. Pourtant une dernière place juive, Massada, tint jusqu'en avril 73 74 selon certains. Les fouilles effectuées sur le site en 1964 confirment les récits de Flavius Josèphe. Dans cet ancien palais d'Hérode, les combattants tinrent plusieurs mois avec leurs familles et s'entr'égorgèrent pour ne pas tomber aux mains de l'ennemi. De l'an 71 au royaume de Bar Kokhba 135 Après la répression s'opère une certaine reconstruction. Des propriétaires terriens prudents ont pu garder leurs domaines. Les terres confisquées appartiennent à l'empereur et sont cultivées par des paysans juifs devenus tenanciers. Les ruines sont relevées. Une juridiction juive est tolérée par les Romains, mais limitée aux questions religieuses celle du Patriarche. Dans des conditions encore mal connues se prépare une nouvelle révolte. Elle éclate en 132 contre le légat Tineius Rufus. Dans un premier temps, les insurgés chassent les garnisons romaines et libèrent le pays sous la conduite de Siméon ben Koziba, dit Bar Kokhba, prince d'Israël », que le maître par excellence, Rabbi Akiba, reconnaît comme Messie. Il bat des monnaies, perçoit les impôts, enrôle une armée, nomme des préfets. On a retrouvé une partie de la correspondance administrative de Bar Kokhba ainsi que nombre de manuscrits et vestiges de toute sorte lors de fouilles systématiques conduites depuis 1960 dans diverses grottes, et tout particulièrement celle du Nahal Héber près de la mer Morte. En 135, Jules Sévère lance une offensive romaine victorieuse qui fait disparaître le royaume de Bar Kokhba. Jérusalem est rasée ; sur ses ruines est édifiée une cité païenne dédiée à Jupiter Capitolin Aelia Capitolina. On terminait en 1983 les immenses travaux de fouille et de remise en état de l'artère principale d'Aelia Capitolina, le Cardo, aujourd'hui galerie marchande admirablement restituée sur la jonction du quartier juif et du quartier musulman de la vieille ville. La Diaspora Après la disparition politique d'Israël, les centres vitaux du judaïsme se déplacent vers les communautés juives implantées depuis longtemps au-dehors, vers la Diaspora. Ce terme grec désigne, dans l'Antiquité, les groupements juifs du monde gréco-romain. Son importance dépasse les cadres mêmes du judaïsme dans la Diaspora, en effet, se nouent des contacts fréquents et féconds entre Juifs et Gentils ; c'est dans la Diaspora que la mission chrétienne fit ses premiers pas. Dès l'époque du royaume d'Israël, des Hébreux s'étaient établis hors de leur pays. Une colonie israélite s'était créée en Syrie vers 850 avant à la suite du traité conclu entre les rois Ben Hadad de Syrie et Achab d'Israël I Rois, xx, 34. En 722, la déportation des Israélites et, en 586, celle des Judéens avaient enraciné des communautés juives sur les rives de l'Euphrate, tandis que des fugitifs gagnaient l'Égypte. Ceux-ci sont enrôlés par le pharaon Psammétique II pour défendre les marches méridionales de l'Égypte. Les Juifs constituent une garnison dans l'île d'Éléphantine zone d'Assouan ; des papyrus araméens retrouvés sur place montrent que les soldats juifs et leurs épouses recevaient une solde du pharaon, puis des Perses, qu'ils cultivaient des terres, qu'ils avaient édifié un temple et correspondaient avec l'autorité religieuse de Jérusalem. Ils parlaient une langue voisine de l'hébreu, l'araméen. En Occident, les communautés sont nombreuses dès le second siècle avant elles comprennent soit des esclaves importés à la suite des campagnes de Rome, soit des émigrants chassés par la misère. Les deux guerres des Juifs contre Rome et leur répression accroissent le nombre des esclaves juifs en Italie, en Espagne, en Sardaigne. Ces esclaves sont affranchis ou rachetés par les communautés locales qui se conforment ainsi au précepte religieux du Pidyon Šebūyim rachat des captifs ». Entre la République et l'Empire, la Diaspora passe de quelques milliers d'âmes à près de 3 millions. Les principales communautés sont celles de l'Égypte 120 000 à Alexandrie, de la Grèce insulaire et péninsulaire, des Parthes, de Rome 50 000 à la fin de la République. Les Juifs jouissent d'un statut d'égalité ; leur religion est licite », son exercice garanti par des décrets impériaux. Ils ne sont pas astreints au culte impérial et reçoivent leur part des distributions publiques de blé et d'huile avec un jour de retard si la distribution a lieu un sabbat. À la mort de Jules César, les Juifs de Rome, reconnaissants, veillent plusieurs nuits devant son bûcher 44 av. Des heurts entre Juifs et Gentils se produisent à Alexandrie, ainsi qu'en Cyrénaïque et à Chypre, où des révoltes juives éclatent en 117. Chaque communauté est dirigée par un conseil d'Anciens presbuteroi qui délègue ses pouvoirs à des archontes et à des fonctionnaires. À Rome, les lieux de culte juifs s'appellent des proseuques ; ceux de Rome même n'ont pas été retrouvés ; mais, à Ostie, on a dégagé en 1962 une synagogue ? du ive siècle. La synagogue la plus fameuse était celle d'Alexandrie, dite diphloston double-nef », si vaste que des signaux optiques étaient nécessaires pour indiquer les temps des répons aux fidèles. La synagogue de Doura-Europos en Syrie 245, avec ses parois intérieures recouvertes de fresques historiées, est un joyau de l'art juif classique. À Rome, dans six catacombes juives, dont deux sont encore visibles sur la via Appia et la via Nomentana, on a découvert 534 inscriptions funéraires en hébreu ou en grec avec le symbole du chandelier à sept branches. Les juifs de la Diaspora parlent et lisent le grec ; ils possèdent une version grecque de la Bible, la Septante. Des contacts culturels entre juifs et païens naquit une abondante littérature juive en grec dont les œuvres de Philon le Juif, au ier s.. La Diaspora fait un effort efficace de prosélytisme auprès de la société païenne ; affranchis, petites gens, notabilités même rejoignent les communautés juives ainsi Caecilius de Calaete, rhéteur du siècle d'Auguste, Octavie, fille de Claude, Hélène, reine d'Adiabène des Parthes dont le sarcophage est au musée du Louvre. Le christianisme est prêché dans les synagogues de la Diaspora, qui se trouvent généralement au bord des cours d'eau. Le jour de sabbat, raconte Paul, nous nous rendîmes hors de la porte vers une rivière où nous pensions que se trouvait un lieu de prière » Actes des Apôtres, xvi, 13. Dans la Diaspora, la concurrence dans l'œuvre de conversion des païens est vive entre juifs et chrétiens. Le christianisme l'emporta par suite de l'abandon par les adeptes de Paul des pratiques juives, notamment de la circoncision. La Diaspora devait reprendre en charge les destinées spirituelles du judaïsme après la ruine de l'État. Au terme d'une longue maturation, sa branche la plus vive, celle de Babylone, modela l'observance et la pensée rabbiniques, en développant la Loi orale dont la compilation écrite donnera le Talmud. La civilisation juive La civilisation juive trouve sa meilleure expression en terre d'Israël, mais la communauté de la Diaspora, à Rome, en Grèce ou chez les Parthes, en fournit une sorte de microcosme. Toute définition en cette matière est contestable en effet, non seulement les Juifs ont survécu à l'Antiquité, mais encore leur mode de vie et de pensée est demeuré vivant. La racine de cette culture est la révélation de Dieu faite à tout le peuple au pied du Sinaï. Chaque juif en est le détenteur, et aucun ne peut s'en prévaloir de manière exclusive. À travers les livres bibliques, le Nouveau Testament, les écrits de Flavius Josèphe et l'enseignement oral, le peuple intervient constamment, prend parti, fait et défait les pouvoirs, les remet toujours en question. Ainsi, dans son autobiographie, Flavius Josèphe relate-t-il les multiples assemblées tenues dans les marchés ou les synagogues pour décider de la conduite de la guerre. Populaire, frondeuse, démocratique, la société juive est aussi passionnément légaliste, et c'est dans l'école, auprès du rabbi, à propos d'un précepte religieux, que la discussion est la plus vive. Aussi la pensée est-elle multiforme et les tendances théologiques très diverses, en dépit de l'unicité absolue de Dieu et de sa loi, la Tora. Enfin, la civilisation juive est historique. Les fêtes annuelles, qui drainent vers Jérusalem les familles des villages judéens ou galiléens comme des lointaines communautés de la Diaspora, commémorent l'histoire vécue les péripéties de la Sortie d'Égypte avec la Pâque, la Révélation du Sinaï avec la Pentecôte, la traversée du désert avec la Fête des Tabernacles. Plus récentes, des demi-fêtes évoquent l'expérience de l'exil perse fête des Pūrīm et celle de l'insurrection contre l'oppression hellénistique Ḥānukkāh. L'année religieuse s'ouvre avec Rōš ha Sānāh, regard sur la Création du Monde par Dieu et sur l'avènement messianique, promesse d'unité faite au genre humain. Ces célébrations et prises de conscience nationales et universelles sont le propre, ici, non d'une caste de philosophes ou d'ermites, mais d'un peuple tout entier elles impliquent le sentiment que le monde créé par Dieu reste inachevé. Son achèvement, auquel l'homme prend part, c'est la venue du Messie. Les questions litigieuses touchant les Hébreux sont légion. Des attitudes théologiques ou politiques, avouées ou non, en faussent au départ l'examen. Longtemps les historiens d'obédience chrétienne – des marxistes prennent leur relais – ont rejeté dans l'irréel, en totalité ou partiellement, l'histoire des Hébreux. Ainsi la période romaine est-elle considérée comme la fin du judaïsme » et traitée comme telle. Ainsi les deux millénaires d'existence nationale d'Israël sur sa terre sont-ils qualifiés de pure légende, la langue parlée et écrite, l'hébreu, serait une langue bourgeoise jadis au service du seul clergé ». Si les résultats de la recherche archéologique enlèvent tout sérieux à ces conceptions, d'autres questions historiques demeurent sans solution. C'est d'abord la chronologie qui fait problème. Pratiquement, elle est fixée avec une certaine exactitude à partir de 1000 avant on dispose, en effet, pour cela, de concordances assyriennes et égyptiennes, c'est-à-dire sous Salomon. Or, selon le Ier Livre des Rois vi, 1, Salomon aurait édifié le Temple en l'an 480 après la Sortie d'Égypte, qui correspond à 970. La Sortie d'Égypte aurait eu lieu en 1450, date qui ne concorde ni avec le calcul des années depuis la Création, selon la Genèse 1312, ni surtout avec les résultats des fouilles en Canaan conquête de Josué au début du xiiie s.. En 1450, aucun pharaon du nom de Ramsès n'avait régné sur l'Égypte ; or une des villes construites par les Hébreux asservis s'appelait ainsi Exode, viii, 11. On estime que les chronologies bibliques, comme les autres chronologies antiques, ne visaient pas une reconstitution mathématique du temps, mais son interprétation. Un deuxième problème se pose avec la composition du Pentateuque. Alors que la tradition juive attribue celui-ci à Moïse, la critique supérieure », depuis Julius Wellhausen 1878, y distingue plusieurs documents d'époques différentes, dus à des rédacteurs successifs, élohiste, yahviste, sacerdotal, deutéronomiste ; l'ensemble aurait été remanié au retour de l'Exil. En troisième lieu, on peut s'interroger sur l'invention de l'écriture alphabétique. Elle est due, estime-t-on, aux Sémites de l'Ouest, Phéniciens ou Hébreux. Faut-il rattacher l'écriture hébraïque originelle aux inscriptions protosinaïtiques de Serābīt el-Khādim du Sinaï ? Les autres questions seraient les suivantes quelle évolution connurent les Hébreux entre la mission de Néhémie en 515 et la conquête d'Alexandre le Grand en 352, l'histoire ne disposant comme documents que de quelques monnaies ? La Grande Synagogue fut-elle une session unique ou une assemblée constituante réunie à plusieurs reprises ? À quels événements font allusion les manuscrits de la mer Morte et quelles personnalités sont désignées par les appellations de Prêtre Impie et de Maître de Justice ? Que contenaient les multiples ouvrages perdus cités par la Bible le Livre du Juste, le Livre des guerres de l'Éternel, le Livre des actes de Salomon ? Enfin, la période des Rois fut-elle vraiment le triomphe du polythéisme cananéen en Israël et en Juda ? Mais cette question renvoie à une interprétation critique de l'histoire des Hébreux et aux interrogations mêmes qui caractérisent ce peuple dès l'origine. — Gérard NAHON1 2 3 4 5 …pour nos abonnés, l’article se compose de 17 pagesBibliographie ※ Archéologie A. G. Barrois, Manuel d'archéologie biblique, A. Picard, Paris, 1939-1953J. B. Frey, Corpus inscriptionum iudaicarum, Cité du Vatican, 1936-1953P. Grelot, Documents araméens d'Égypte, éd. du Cerf, Paris, 1972A. Lemaire, Inscriptions hébraïques, vol. I Les Ostraca, ibid., 1977Y. 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Reinach éd., Les Belles Lettres, 1972, rééd. 2003 ; Guerre des Juifs, trad. et éd. A. Pelletier, ibid., 1975-1982 ; Les Antiquités juives, I, 2 vol., Cerf, Paris, 1990E. Kautzch, Die Apokryphen und Pseudepigraphen des Alten Testaments, Tübingen, 1900-1921Philon d'Alexandrie, Œuvres, R. Arnaldez, J. Pouilloux et C. Mondésert éd., trad. du grec par J. Gorez, 35 vol. parus, Cerf, Paris, 1961-1979T. Reinach, Textes d'auteurs grecs et romains relatifs au judaïsme, Paris, 1895Le Talmud de Jérusalem, trad. M. Schwabe, Paris, 1960. ※ Travaux et synthèses Y. Aharoni, M. Avi-Yonah, S. Safrai et al., Historical Atlas of the Jewish People, Continuum, New York-Londres, 2003S. W. Baron, Histoire d'Israël. Vie sociale et religieuse A Social and Religious History of the Jews, 1952, trad. V. Nikiprowetzky, 2 vol., Paris, 1956-1957, 2e éd. 1986J. 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Wellhausen, Prolegomena zur Geschichte Israels, Berlin, par directeur d'études émérite à l'École pratique des hautes études Ve section, sciences religieusesClassificationReligionsReligions monothéistesJudaïsmeAutres références JUDAÏSME » est également traité dans JUDAÏSME - Vue d'ensembleÉcrit par Emmanuel LÉVINAS • 1 276 motsLe mot judaïsme » recouvre, de notre temps, des concepts très divers. Il désigne, avant tout, une religion – système de croyances, de rites et de prescriptions morales, fondés sur la Bible, sur le Talmud, sur la littérature rabbinique, souvent combinés avec la mystique ou la théosophie de la kabbale. 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ELAZAR • 4 227 motsL'organisation juive contemporaine repose sur un mélange d'institutions territoriales et d'institutions non territoriales. Les structures politiques d'un pays servent alors de base, moyennant quelques aménagements, pour l'organisation des communautés locales. Mais les divisions idéologiques du judaïsme mondial constituent, elles aussi, des facteurs significatifs d'organisation, tout comme certains […] Lire la suiteJUDAÏSME - Histoire du peuple juifÉcrit par Gérard NAHON • 11 239 mots • 9 médiasLe mot Juif ancien français Juiu, Juieu, dérivé du latin Judaeus grec Ioudaïos, issu de l'hébreu Yehūdī, désigne primitivement les ressortissants du royaume de Juda 940 à 586 av. dont une première mention biblique est faite dans le IIe Livre des […] Lire la suiteJUDAÏSME - Défis du temps présentÉcrit par Régine AZRIA • 3 545 mots • 1 médiaAu sortir de la catastrophe, la seconde moitié du xxe siècle a vu émerger un monde juif transformé portant le deuil inconsolable des siens en même temps que l'espoir de nouveaux commencements. Les causes à l'origine de ces transformations sont diverses, mais leurs effets cumulés ont redessiné la carte juive du monde mouvements migratoires d'Est en O […] Lire la suiteJUDAÏSME - Le judaïsme contemporainÉcrit par Bernard DUPUY • 2 687 motsDans l'existence à part et l'autonomie qu'il a eues au cours du temps, le peuple juif avait vécu sous sa propre régulation talmudique et post-talmudique. Le point d'arrivée de cette législation s'est exprimé dans le Shulhan arukh de Joseph Caro 1488-1575, dont on a pu dire qu'il organisait un univers juif en soi, familial et communa […] Lire la suiteJUDAÏSME - L'art juifÉcrit par Gabrielle SED-RAJNA • 6 858 mots • 6 médiasLes arts plastiques constituent le domaine le plus controversé – mais aussi le moins connu – de la civilisation juive. L'embarras des historiens de l'art pour définir la spécificité des créations artistiques issues de la tradition juive s'explique par l'absence, souvent […] Lire la suiteADAMÉcrit par André-Marie DUBARLE • 1 761 mots En hébreu, le nom commun adam , toujours employé au singulier, signifie homme » en tant qu'espèce et non en tant qu'individu de sexe masculin. L'étymologie en est discutée. Le récit de la Genèse ii , 7 l'a rapproché du mot adamah , terre », mais c'est peut-être là jeu de mots significatif plutôt qu'étymologie véritable. Ce nom d' adam est employé dans les récits de la création de la Genès […] Lire la suiteAFRIQUE Structure et milieu - Géographie généraleÉcrit par Roland POURTIER • 21 447 mots • 29 médias Dans le chapitre Les religions de l'animisme aux monothéismes » […] Une même évolution, étalée sur une plus longue durée, concerne les religions. L'animisme ancestral, aux pratiques locales très atomisées, a cédé du terrain face aux grandes religions. Mais si l'expansion de l'islam et du christianisme l'a fait reculer, il n'en demeure pas moins pratiqué par quelque 30 p. 100 des Africains. Il reste très vivant, en particulier en milieu rural où il imprègne la vi […] Lire la suiteVoir aussiAELIA CAPITOLINAALEXANDRE JANNÉEARCHÉOLOGIE BIBLIQUEASMONÉENS ou HASMONÉENSCAPTIVITÉ DE BABYLONECANAANDÉCALOGUE ou DIX COMMANDEMENTSDÉPORTATIONS & TRANSFÈREMENTS DE POPULATIONSDIASPORA JUIVEÉGYPTE histoire l'AntiquitéEXIL histoire des HébreuxHELLÉNISME JUIFHÉRODE LE GRANDROYAUME D' ISRAËLJÉROBOAM IerROYAUME DE JUDAJUDÉE ÉTAT DEMESSIANISME JUIFMESSIEHISTOIRE DES MIGRATIONSRecevez les offres exclusives Universalis

LEgypte au temps de Moïse: L'invasion des étrangers nomades : Keftiou, Hébreux, Philistins, etc. - L'Exode - Le retour en scène des pharaons égyptiens de Vandersleyen, Claude sur ISBN 10 : 2343087709 - ISBN 13 : 9782343087702 - Editions L'Harmattan - 2016 - Couverture souple

Le 27 septembre, lors d'un discours devant l'Assemblée générale des Nations unies, le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, a présenté une carte du sud de Beyrouth, montrant trois "sites secrets" présumés, dans lesquels le Hezbollah transformerait des missiles de précision, sur ordre de l'Iran. Des accusations qui ont provoqué l'inquiétude dans les milieux diplomatiques et politiques libanais et internationaux, Moscou allant même jusqu'à mettre en garde l’État hébreu contre toute offensive contre le Liban. Si le Hezbollah, premier accusé, s'est contenté de fustiger les "mensonges de Netanyahu" tout en confirmant détenir "des capacités" militaires, en référence à des missiles de précision dont l'existence a été confirmée quelques jours auparavant par son chef, la diplomatie libanaise est passée à l'acte. Après avoir accusé Israël de vouloir "justifier une agression" contre le Liban, le ministre libanais sortant des Affaires étrangères, Gebran Bassil, allié au Hezbollah, a organisé lundi une tournée pour plusieurs ambassadeurs, les emmenant sur les sites présumés mentionnés par l’État hébreu. Benjamin Netanyahu a réagi en affirmant "... que le gouvernement libanais sacrifie la sécurité de la population du Liban pour protéger le Hezbollah ...". Une nouvelle réponse aux Israéliens vient alors de la part du chef de l'État, Michel Aoun, qui prévient que "le Liban fera face à toute agression israélienne".L'Orient-Le Jour revient sur les principales offensives israéliennes contre le Liban depuis 1978, date de l'invasion du Liban-Sud par l’État "Litani" de 1978En 1978, le Liban est déjà ravagé depuis trois ans par la guerre civile. Des milliers de combattants des diverses factions palestiniennes de l'Organisation de libération de la Palestine se trouvent sur son sol et le QG de l'OLP se trouve à Beyrouth. Israël cherche à mettre un terme aux attaques palestiniennes contre son territoire à partir du Liban-Sud. Le 11 mars 1978, un commando de l'OLP s'infiltre en Israël à partir du Liban et prend en otages les passagers israéliens d'un bus à Haïfa. L'opération se termine dans un bain de sang le commando est éliminé et une trentaine de civils israéliens sont tués. Trois jours plus tard, dans la nuit du 14 au 15 mars, Israël lance l'opération "Litani". Les forces israéliennes envahissent le territoire libanais sur une profondeur d'environ 40 km, jusqu'au fleuve Litani. Objectif repousser les combattants palestiniens loin de la frontière israélienne avec le Liban. Des miliciens palestiniens s'enfuient alors vers Saïda et Beyrouth, écrivait le journaliste libanais Roger Geahchan, alors rédacteur en chef adjoint à L'Orient-Le Jour. La Une de L'Orient-Le Jour du 16 mars 1978. Archives OLJLe Liban porte plainte contre Israël devant le Conseil de sécurité de l'ONU. La résolution 425 est adoptée. Elle prévoit essentiellement le retrait des Israéliens et le stationnement dans la zone frontalière sud d'une Force intérimaire des Nations unies au Liban Finul. Le 21 mars, l'opération israélienne prend fin. Les forces de l’État hébreu se retireront des secteurs occupés en plusieurs phases, tout en cédant une portion des territoires libanais occupés à l'Armée du Liban-Sud ASL, une milice libanaise qui lui est "Litani" fait 1 186 civils tués, 285 000 personnes déplacées vers la banlieue sud de Beyrouth, et 82 villages endommagés, dont six entièrement détruits. Des adolescents hébétés inspectent les ruines de leurs foyer, détruit par des frappes israéliennes, le 16 mars 1978. Photo d'archives AFPLe 16 juillet 1981, de nouveaux affrontements ont lieu entre Palestiniens et Israéliens à la frontière libanaise. Trois civils israéliens sont tués par des tirs de roquettes palestiniennes. Israël riposte en bombardant les bureaux de l'OLP à Beyrouth. Certains chiffres font étant de 200 à 300 tués dans la capitale libanaise.Lire aussi Le porte-parole de l’armée israélienne apostrophe Bassil sur TwitterL'opération "Paix en Galilée" de 1982En 1982, la guerre du Liban entre dans sa huitième année. La présence palestinienne armée n'est toujours pas éliminée et constitue encore aux yeux d'Israël une menace directe. Dans la nuit du 3 au 4 juin, l’ambassadeur israélien à Londres, Shlomo Argov, est grièvement blessé dans un attentat. L'OLP désavoue l'attaque, mais cela n'empêche pas Israël de riposter au Liban. L'aviation israélienne bombarde massivement des positions et des camps palestiniens au Liban-Sud et dans la banlieue sud de Beyrouth, faisant 60 tués et 270 blessés. Le lendemain, les Israéliens bombardent 38 localités du Liban-Sud, faisant 150 tués et 250 blessés. Le même jour, le Conseil de sécurité de l'ONU, saisi par le Liban, adopte unanimement la résolution 508 en vertu de laquelle un cessez-le-feu immédiat est réclamé. C'est bien le contraire qui aura lieu le lendemain avec le lancement de l'opération "Paix en Galilée". Israël envahit le Liban avec plus de 70 000 hommes. Il veut en finir avec l'OLP, dont les cadres et les combattants se trouvent notamment à Beyrouth-Ouest. Il passe outre une nouvelle résolution du Conseil de sécurité 509 votée le jour même et poursuit son avancée en territoire libanais. La Une de L'Orient-Le Jour du 7 juin 1982. Archives OLJSous le commandement du ministre de la Défense de l'époque, Ariel Sharon, les forces israéliennes progressent jusqu'à Beyrouth et ses banlieues. Elles arrivent à Baabda, siège de la présidence de la République libanaise, avec le soutien des Forces libanaises de Bachir Gemayel. Des affrontements ont lieu avec les forces syriennes du président de l'époque, Hafez el-Assad, qui sont au Liban depuis 1976. Une colonne de blindés israéliens sur la route de Fayadiyé, en banlieue de Beyrouth, le 12 juillet 1982. Photo d'archives L'OLJIsraël veut la tête de Yasser Arafat et l'anéantissement de l'OLP. Fin juin, il contrôle la moitié du Liban et assiège Beyrouth-Ouest où se trouve le leader palestinien. Mais sous pression diplomatique et face à une résistance militaire palestinienne acharnée, un accord parrainé par les États-Unis est trouvé en août. En vertu de cet accord, Yasser Arafat et ses combattants quittent le Liban par la mer pour Tunis. L'opération se prolonge jusqu'au 1er septembre de la même année. Les troupes syriennes évacuent également Beyrouth-Ouest en vertu de cet accord, et une force multinationale débarque afin d'assurer la sécurité du secteur. Des soldats israéliens jouant au ping-pong dans le secteur du port de Beyrouth, le 25 juillet 1982. Photo d'archives L'OLJQuelques jours auparavant, Bachir Gemayel est élu président de la République. Il sera assassiné le 14 septembre. La même nuit, les forces israéliennes pénètrent dans Beyrouth-Ouest pour la première fois. Deux jours plus tard, des miliciens des Forces libanaises et autres factions chrétiennes pénètrent dans les camps palestiniens de Sabra et Chatila, également situés à Beyrouth-Ouest, et y commettent des massacres, sous l’œil des forces israéliennes. L'armée israélienne se retire finalement vers le Liban-Sud où elle occupera une "zone de sécurité" jusqu'en l'an 2000. Un éphémère accord de paix est signé entre le Liban et Israël en mai 1983, sous la présidence d'Amine Gemayel. Mais cet accord sera abrogé quelques mois plus tard. En parallèle de l'invasion israélienne, le Hezbollah chiite est créé, avec le soutien de l'Iran. Il s'appelle alors la "Résistance islamique au Liban". Mais ce n'est que trois ans plus tard, en 1985, que le parti publie son manifeste fondateur. Sept ans plus tard, le 16 février 1992, le secrétaire général du Hezbollah, Abbas Moussaoui, est tué par une frappe aérienne israélienne au Liban-Sud. C'est le chef actuel du parti chiite, Hassan Nasrallah, qui lui succède.Lire aussi En dépit des menaces israéliennes, Baabda ne croit pas à une nouvelle guerre contre le Liban, le décryptage de Scarlett HaddadL'opération "Justice rendue" de 1993L'année d'après, le 10 juillet 1993, le Hezbollah mène une opération contre des militaires israéliens au Liban-Sud, tuant cinq d'entre eux. Deux autres attaques suivent, les 19 et 23 juillet, faisant également des morts dans les rangs de l'armée israélienne. L’État hébreu riposte alors le 25 juillet, en lançant l'opération "Justice rendue". L'offensive israélienne fait 132 morts côté libanais, en majorité des civils. Des centaines de milliers de Libanais fuient également le Liban-Sud vers le nord du pays. Un accord de cessez-le-feu initié par Washington est signé le 31 juillet, mettant fin à sept jours de frappes israéliennes et aux tirs de roquettes du Hezbollah contre le nord d' "Raisins de la colère" de 1996Trois ans plus tard, les hostilités entre le Hezbollah, solidement ancré au Liban-Sud, et Israël, reprennent. Le 11 avril 1996, Israël lance l'opération "Raisins de la colère", affirmant vouloir mettre un terme aux tirs de roquettes du parti chiite qui visent des villes du nord israélien. L'armée israélienne bombarde alors des villages du Liban-Sud, la banlieue sud de la capitale, ainsi que Baalbeck, dans la 18 avril, l'aviation israélienne bombarde un camp de l'ONU accueillant des déplacés près du village de Cana, au Liban-Sud. Bilan 106 civils, dont des femmes et des enfants, sont tués. Des dizaines d'autres sont horriblement mutilés. Israël évoque alors une erreur technique. Une enquête menée par l'ONU après le massacre conclut en mai 1996 qu'"on ne peut écarter totalement cette hypothèse, mais il est très peu probable que le bombardement du poste des Nations unies à Cana soit le résultat d'une grossière erreur technique et ou de procédure".Des Casques bleus et des civils évacuent les corps des victimes du bombardement de Cana Liban-Sud, perpétré le 18 avril 1996 par l'armée israélienne. Photo d'archives AFP / Joseph BarrakLe 26 avril, un accord de cessez-le-feu est conclu entre les belligérants, prévoyant l'interdiction de cibler les civils de part et d'autre. Il est supervisé par un comité coprésidé par Paris et Washington.Pour mémoire Massacre de Cana "un cauchemar!", se souvient Timur Goksel, ex-porte-parole de la Finul et témoinLes bombardements de juin 1999 et de février 2000En 1999, Ehud Barak est Premier ministre d'Israël. Il s'engage alors à retirer unilatéralement les forces israéliennes encore présentes au Liban-Sud, dans un délai d'un an. Cela ne l'empêche pas d'ordonner des frappes contre le Liban les 24 et 25 juin 1999. En réponse à de nouveaux tirs de roquettes du Hezbollah contre le nord d'Israël, l'aviation de l’État hébreu bombarde des infrastructures libanaises, notamment des centrales électriques à travers le pays. Deux d'entre elles, ainsi que cinq ponts, sont ainsi détruits. L'offensive israélienne fait huit morts et 67 blessés, ainsi que sept disparus, écrivait L'Orient-Le Jour dans son numéro du 25 juin d'après, les 7 et 8 février 2000, Israël bombarde à nouveau l'infrastructure du Liban, après la mort de cinq de ses soldats au Liban-Sud. Des centrales électriques sont à nouveau visées. Les frappes font vingt blessés, comme l'indiquait L'Orient-Le Jour dans son numéro du 8 février la nuit du 22 au 23 mai 2000, les forces israéliennes, en application du plan Barak, se retirent du Liban-Sud, après 22 ans d'occupation.Lire aussi Netanyahu, Nasrallah et la distanciation, l'édito de Michel ToumaLa guerre de juillet 2006Depuis le retrait israélien, le Hezbollah, devenu un acteur politique central du système libanais, continue d'améliorer ses capacités militaires. Israël, lui, poursuit ses violations de l'espace aérien et terrestre libanais de manière régulière. Le 12 juillet, un commando du Hezbollah franchit la frontière avec Israël et attaque une patrouille israélienne, capturant deux soldats, tuant trois autres et faisant plusieurs blessés. Le parti chiite espérait un échange avec des prisonniers libanais en Israël. La riposte de l’État hébreu, dirigé à l'époque par le Premier ministre Ehud Olmert et qui tient pour responsable l’État libanais, ne se fait pas attendre. Le jour même, Israël bombarde le territoire libanais. Objectif libérer ses deux soldats otages, faire cesser les tirs de roquettes du Hezbollah, et obtenir le désarmement des milices, à savoir le parti chiite, afin de paver la voie au déploiement de l'armée libanaise à la frontière du Liban-Sud. L'aéroport de Beyrouth, visé par une frappe israélienne, durant la guerre de juillet 2006. Photo d'archives Ramzi MoucharafiehD'abord limitées aux secteurs situés dans le sud du pays du Cèdre, les frappes israéliennes s'étendent le lendemain à tout le territoire, capitale inclue. Aéroport, ponts, centrales électriques ne seront pas épargnés. La banlieue sud de Beyrouth, fief du Hezbollah, paie un lourd tribut. L'offensive israélienne ne se limite pas aux frappes aériennes. L'infanterie de l’État hébreu entre également en action et pénètre en territoire libanais, occupant plusieurs villages du Liban-Sud, où il fait face à la résistance du Libanais fuyant à pieds à Damour Liban-Sud l'offensive israélienne, lors de la guerre de juillet 2006. Photo d'archives Ramzi MoucharafiehLe 11 août, après 33 jours de conflit, le Conseil de sécurité de l'ONU adopte la résolution 1701 qui prévoit principalement l'arrêt des hostilités et le déploiement des Casques bleus au Liban-Sud afin de superviser l'arrêt des libanais, le conflit aura coûté la vie à 1200 personnes, pour la plupart des civils. Côté israélien, le bilan s'élève à 160 morts, en majorité des militaires. Les corps des deux soldats enlevés par le Hezbollah ont ensuite été récupérés par Israël en 2008 dans le cadre d'un accord d'échange avec le Hezbollah. Depuis la guerre de juillet, aucune offensive israélienne n'a visé le Liban. Toutefois, l'aviation israélienne a frappé à plusieurs reprises des éléments du Hezbollah à la frontière libano-syrienne, alors que le parti chiite se bat aux côtés du régime du président syrien, Bachar el-Assad. Quelques accrochages à la frontière Sud ont également eu lieu entre combattants du Hezbollah et militaires israéliens, notamment en aussiLes menaces israéliennes accéléreraient-elles la formation d’un gouvernement ?La Russie met en garde Israël contre d'éventuelles frappes près de l'aéroport de Beyrouth
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